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La solitude, une compagne de la liberté

par Sid Lakhdar Boumediene

C'est assez étonnant de penser que l'ennui d'un petit moment des enfants et adolescents soit un souci à cause duquel il faut constamment lui proposer de rejoindre les groupes humains qui lui redonneraient un sentiment d'appartenance et d'épanouissement.

C'est étonnant de penser que dans un beau pays de soleil l'intimité d'un instant soit le fait de gens qui s'excluent du groupe social. Certes, il faut être inconscient pour penser que le repli solitaire et silencieux ne soit pas un signe de mal-être lorsqu'il dure et s'installe.

Pourtant l'ennui et la solitude peuvent, momentanément, former l'esprit. Ils participent à la construction d'un monde de représentation personnelle. Ils extraient l'individualité par une évasion provisoire d'une pression sociale qui la moule dans une vision unique du monde et de la pensée.

Le jeune a un besoin vital d'appartenance à un groupe humain car c'est un être social. Mais il est également un être pensant qui a un besoin impératif de sortir de l'encadrement du groupe.

L'ennui et la solitude provisoires obligent à se construire des rêves, des projections et des analyses rétrospectives. Ils sont le terreau de la création et de la pensée. Ils façonnent une approche de l'abstraction que nécessitent la culture, les sciences et en même temps le recul sur soi.

La beauté d'une société gorgée de soleil et de vie est de pouvoir proposer les deux, le groupe et l'individu.