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La guerre

par El Yazid Dib

«Guerre » est un mot très lourd de sens. Ce n'est pas une simple opération militaire ponctuelle, c'est une fabrique de morts. Mais chez ces criminels couverts d'impunité, ça a l'air d'être un jeu de PlayStation. Elle se veut une revanche impitoyable à prendre face à une leçon historique donnée par une foi inébranlable que la liberté est un fruit à arracher. Il va y avoir des cortèges funéraires, des destructions massives, beaucoup de victimes, sans toutefois, que cela puisse laver l'affront inédit adressé par une « bande » de la bande d'honneur et d'hommes téméraires.

Ça va se passer devant les yeux indifférents de tous, de surcroît ces « normalisateurs ». Taiseux et aphones.

La « normalisation » est le pire leurre qui semble mettre en état de confiance ces pays croyant encore qu'un miroir brisé peut se réparer ou un serment trahi ne peut se renouveler. Qu'ont-ils fait ces pays arabes, voire musulmans, poussés tel un bétail à la vaccination devant l'atrocité que subit tout un peuple ? Juste des déclarations, et encore, appelant « les belligérants « à la maîtrise de soi (dhabt en'nafs). Des mots frileux, des comportements honteux, des positions de mœurs légères, des têtes rabaissées et englouties dans les vespasiennes occidentales, quoi de plus humiliant que de voir des hommes sans État, déracinés, débordants de courage et de dignité, réclamer d'une farouche volonté leurs droits à vivre libres et heureux ?

Les roitelets, du Golfe ou du makhzen prennent de la grosse fièvre dès qu'un combattant palestinien tousse ou retrousse ses manches. Ailleurs, dans le giron des puissances mondiales, tout est clair pour dire que ce monde est vachement inégal, injuste et partial. Il n'y a aucun équilibre valable à trouver dans cette bipolarité qui ne se prononce que lors d'intérêts de l'une ou de l'autre partie. Les États-Unis qui pleurent comme une marâtre les morts d'un camp, tiennent comme un maquereau universel à maudire le martyre de l'autre. En s'agenouillant pour aider l'occupant sioniste, ils blâment ceux qui vont mourir d'avoir l'honneur de se défendre ainsi. Ces États-Unis, le gendarme du globe, ne voient nul handicap à se mettre corps et armes au côté de l'entité et refusent que d'autres aillent du côté des Palestiniens. Blâmer l'Iran ou autre pays attaché au respect du droit des peuples, qui défend les Palestiniens et autres damnés de la terre sont vite étiquetés de terroristes. Même Poutine, à leur aveuglement, est un terroriste en chef. C'est bizarre cette fin d'un monde à multiples définitions. Donner de la grosse artillerie, déplacer des forces navales, couvrir le ciel de Gaza à l'un et interdire à l'autre de recevoir un pansement, un linceul ou une sereine tombe. Nous verrons la Ligue arabe se réunir, le Comité El Qods de sa majesté s'agiter, pas plus. Si, nous verrons à l'écran certaines timides dénonciations, des images qui n'émeuvent que nous, des corps d'enfants déchiquetés, des pleurs de femmes déplorées et des bandes d'info, défiler sous l'urgent.