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Le PLFC 2022 devant le Conseil de la nation: 39 mds USD d'exportations d'hydrocarbures prévus à fin 2022

par A. Z.

Les dépenses budgétaires, qui ont connu une hausse assez importante en 2022, ont été corrigées par la loi de finances complémentaire 2022.

C'est ce qui a été souligné par le ministre des Finances, Brahim Djamel Kassali, lors de la présentation, lundi dernier, du projet de loi de finances complémentaire (PLFC - 2022) devant la Commission des affaires économiques et financières du Conseil de la nation, où il a affirmé que ladite loi prévoit plusieurs mesures de redressement liées à la loi de finances 2022 et destinées essentiellement à la couverture des dépenses supplémentaires, dues à la hausse des prix de certains produits alimentaires sur le marché mondial et autre régularisation entraînée par la hausse des salaires et l'octroi de l'allocation de chômage.

Précisant dans ce cadre que les dépenses budgétaires s'élèvent à 11.610 milliards DA au titre de la loi de finances complémentaire, soit une hausse de 1.752 milliards DA par rapport à la loi de finances 2022. Ces dépenses, a-t-il relevé, concernent 7.697 milliards DA alloués aux dépenses de fonctionnement soit une hausse de 1.385 milliards DA afin de prendre en charge principalement la contribution à l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) et l'Office national interprofessionnel du lait et des produits laitiers (ONIL) ainsi que les crédits principaux visant à couvrir l'allocation chômage.

Ces dépenses concernent également la réévaluation du point indiciaire au personnel des établissements et administrations publics et les dettes de l'organe de Sécurité sociale et l'incidence financière relative au rétablissement des contrats des bénéficiaires des activités de l'insertion sociale et professionnelle, a indiqué le ministre. Ajoutant que les dépenses de fonctionnement comportent un budget de 3.913,17 milliards DA soit une hausse de 366 milliards DA couvrant notamment le programme complémentaire au profit de certaines wilayas et les crédits au profit du secteur de la santé après la levée du gel sur les projets des infrastructures.

M. Kassali a fait savoir, dans ce sillage, que les principaux changements introduits au PLFC concernent le prix référentiel du baril de pétrole fixé à 60 USD au lieu de 45 USD retenu au titre de la LF 2022, et le cours du marché estimé à 70 USD au lieu de 50 USD dans la loi de finances 2022. Une hausse d'un taux de 3,8% a été enregistrée dans les importations des marchandises ainsi que la prise en charge de l'incidence financière des dépenses supplémentaires au titre du budget de fonctionnement d'un montant global de 1.385 milliards DA outre la couverture des besoins supplémentaires enregistrés au titre du budget d'équipement d'un montant global de crédits de paiement estimés à 366 milliards DA. Eu égard à ces indicateurs, l'on prévoit, a indiqué le ministre, «39 mds USD d'exportations d'hydrocarbures à la fin de 2022 soit une augmentation de 40,4% et 38,5 mds USD d'importations de marchandises soit un taux de croissance de 15%».

La balance des paiements au titre de la LFC 2022 atteindra +983 millions USD alors que les réserves de change s'élèveront à 46,28 mds USD, soit l'équivalent de 12 mois d'importations de marchandises et de services. La LFC 2022 prévoit aussi un taux de croissance de 3,44% et une augmentation du PIB hors hydrocarbures à 4,3%, selon le ministre. Soit exactement ce que prévoient les organisations financières internationales. En outre, la même loi se focalise essentiellement sur la mise en œuvre de mesures urgentes et prioritaires en vue de répondre aux grands objectifs devant booster l'activité économique et relancer la croissance outre la réduction de la dépendance aux hydrocarbures, d'après M. Kassali. La présente loi, tout comme les précédentes, vise à maintenir et améliorer les subventions de l'Etat aux catégories vulnérables pour préserver les acquis sociaux des citoyens, ajoute le ministre. La hausse des recettes budgétaires prévue au titre de cet exercice s'élève à +23,2% enregistrant 7.000,8 milliards DA, y compris la fiscalité pétrolière qui augmentera à 3.211 milliards DA.

Cette loi comporte aussi une série de dispositions législatives visant à soutenir le secteur agricole, à promouvoir l'investissement, à renforcer le pouvoir d'achat des citoyens et à conférer une cohérence et simplicité sur les procédures», a indiqué M. Kassali. Non sans souligner que cette loi ne comporte pas de nouvelles taxes et charges fiscales supplémentaires. Par ailleurs, dans le cadre du renforcement du pouvoir d'achat, des dispositions ont été incluses en vue d'exonérer les opérations d'importation du sucre brut et du sucre blanc, des droits douaniers et de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ainsi que la révision des taxes sur les start-up, les équipements informatiques pour développer l'économie numérique et les téléphones portables destinés à usage personnel.

Le ministre a indiqué que le PLFC comprenait également des mesures permettant la prise en charge des institutions économiques qui étaient en attente de jugements définitifs portant confiscation de leurs biens dans le cadre d'affaires de corruption. Ladite disposition tend à intensifier le marché financier et à en faire un outil important de mobilisation des ressources financières destinées au financement de l'économie qui compte parmi les objectifs inscrits au plan d'action du gouvernement.