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Mali: Des mesures encourageantes pour remettre en selle l'accord d'Alger

par A. Zerzouri

L'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, signé à Alger le 15 mai 2015, entre Bamako et certains groupes armés, avant d'être parachevé le 20 juin de la même année par la Coordination des Mouvements de l'Azawad (CMA), a pris un sérieux déclic lors de la deuxième édition de la Réunion de haut niveau décisionnel des parties à l'accord pour la paix et la réconciliation au Mali, qui a clôturé ses travaux vendredi à Bamako sous la présidence Premier ministre et chef du gouvernement malien M. Choguel Maiga, et en présence des responsables des Mouvements, de la médiation internationale et des médias.

« Des mesures encourageantes » qui remettent en selle cet accord ont été adoptées à l'issue de cinq jours d'intense dialogue entre les parties signataires de l'accord issu du processus d'Alger, notamment la décision d'intégration de 26.000 ex-combattants en deux tranches avant fin 2024, la création et l'opérationnalisation d'une commission ad hoc en charge de conduire les travaux concernant les hauts cadres civils et militaires des mouvements signataires et également la décision du gouvernement de diligenter les réformes politiques et institutionnelles non liées à la révision constitutionnelle. Dans son allocution de clôture, M. Choguel Maiga a réitéré la volonté du Président de la transition ainsi que du gouvernement de ne ménager aucun effort pour mettre en œuvre sa part d'engagement prise dans le cadre de l'accord de paix. Non sans remercier la médiation internationale sous «la conduite déterminée de l'Algérie» dont il a «salué le leadership et l'engagement».

Pour rappel, le président Tebboune avait, le 31 juillet dernier, lors d'une rencontre périodique avec les médias, soit la veille de l'ouverture des travaux de la deuxième édition de la Réunion de haut niveau décisionnel des parties à l'accord pour la paix et la réconciliation au Mali, appelé les autorités de transition au Mali à retourner à la légalité dans les meilleurs délais, tout en soulignant que « tant que l'accord d'Alger ne sera pas appliqué, les problèmes au Mali persisteront ». Le message a été reçu par Bamako, et les travaux de la réunion en question se sont déroulés dans une atmosphère positive marquée par la réitération par toutes les parties de leur attachement à l'accord de paix et leur engagement à travailler à l'accélération de sa mise en œuvre. Les parties maliennes et les membres de la Médiation internationale se sont généralement félicités des résultats concrets de cette rencontre et, au-delà, ont également mis en évidence le caractère irremplaçable de l'accord de paix et de réconciliation au Mali issu du processus d'Alger.

La réunion ministérielle du Comité de suivi de l'accord dont l'Algérie assume la présidence que le gouvernement malien a souhaitée dans les prochaines semaines est perçue comme ayant le potentiel de relancer et de renforcer la dynamique de paix à laquelle le Président de la République M. Abdelmadjid Tebboune n'a pas cessé d'appeler les parties maliennes. Certes, la situation au Mali reste très compliquée sur tous les plans, mais tant que la volonté pour aller vers la paix est portée par toutes les parties, l'application de l'accord d'Alger demeure réalisable, expliquent des observateurs avertis. Seule la paix entre Maliens peut éviter au pays de sombrer dans le chaos. Un scénario que l'Algérie, qui partage avec le Mali une frontière de 1.400 km, en sus des liens historiques et socioéconomiques, souhaite éloigner en s'engageant pleinement en faveur de la stabilité du voisin du Sud.