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Le
président Tebboune vient encore une fois de pointer
l'index sur un dossier aussi lourd qu'épineux. Réputé pour avoir comme crédo la
lutte contre la corruption, il recommande vivement aux investisseurs potentiels
bloqués par la bureaucratie d'alerter les walis pour lever les obstacles
auxquels ils font face. La recommandation n'est pas nouvelle. De par les
responsabilités qui lui incombent, le wali a été en permanence interpellé au
cœur d'une culture néfaste dans la vie nationale où la bureaucratie et la
corruption sont une donnée courante presque officialisée. Mais dans ce large
phénomène social négatif, l'administration n'est plus seule en cause,
l'administré a sa part de responsabilité car il a fini par s'impliquer
totalement dans la règle des passe-droits basée sur une resquille générale qui
l'oriente à s'adresser aux amitiés et aux connaissances pour acquérir un bien
pourtant légitime.
Les procédures réglementaires fixant les convenances légales, au lieu d'être le socle essentiel entre l'administration et l'administré ne sont plus qu'une petite parallèle d'appoint pour qu'une démarche élémentaire soit satisfaite. Constat affligeant et pervers, les échanges ne relèvent plus des guichets officiels mais des contacts à l'ombre des couloirs des administrations. Cet état de fait, fortement installé, a inversé les rôles pour que le citoyen soit au service de l'agent administratif et non le contraire. La situation se transforme en dérive en élargissant un grand boulevard pour d'innombrables formes de corruption, dont la principale est celle des âmes et des esprits. Il est alors difficile pour un wali d'interférer dans ce magma compact où les torts sont partagés, n'ayant pas entre ses mains les moyens nécessaires pour imposer, à ses administrateurs et aux administrés, les saines normes de la gestion. Les actuelles grandes affaires traitées aujourd'hui par la justice illustrent au mieux l'ogre social malfaisant qui, peu à peu, a entraîné sur son passage une large frange de la société. |
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