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ES Sétif: Une lacune impardonnable

par Adjal Lahouari

L'ESS et l'USMA ont, au moins, un point commun. Elles ravissent les férus de beau football mais, hélas, manquent de rigueur, une vertu qu'on retrouve chez d'autres clubs, tels le CRB, la JSK et la JSS. A quoi est due cette « symphonie inachevée ? » Les réponses ne manquent pas. Pour l'Entente, il y a d'abord les contraintes financières malgré l'apport des transferts des joueurs effectués vers l'étranger qui a secoué la bâtisse sétifienne. Ensuite, et qu'on le veuille ou non, le départ du coach tunisien Nabil El-Kouki a eu des retombées néfastes. Sur le plan sportif, il y a toujours cette irritante inconstance qui fait de l'ESS, une formation capable du meilleur comme du pire. Enfin, les conflits internes ont plombé l'ambiance. A titre d'exemple, comment expliquer que l'ESS, qui a éliminé en Ligue des champions d'Afrique un ténor comme l'ES Tunis au riche palmarès, s'incline à domicile face à un mal-classé, le NC Magra ? Au terme de la phase-aller, l'Aigle noir figurait pourtant dans le wagon de tête, à cinq points du leader. Aujourd'hui, il accuse un retard de quatorze unités par rapport au CRB avec deux matches en moins il est vrai. Ces différences sont édifiantes et confirment le recul de l'équipe. Depuis la reprise de la phase-retour, les Sétifiens n'ont glané que quatre victoires, pour un nul et trois revers. Le nombre des buts inscrits et encaissés est révélateur, la défense étant le seul motif de satisfaction avec 8 buts encaissés. Si ce secteur est le plus solide de la Ligue 1, il le doit en grande partie à la forme étincelante du gardien Khedairia. Face au CRB, il a « effacé » quasiment cinq buts, ne s'inclinant qu'à la dernière minute sur un cafouillage exploité par le rentrant Bourdim. Ce genre de scénario catastrophe en fin de match laisse fatalement des regrets. On comprend mieux l'explosion de joie des Belouizdadis, car ils ont éprouvé les pires difficultés face à un adversaire bien organisé, habile dans la transmission et la conservation du ballon. L'aveu du coach brésilien Paqueta confirme le déroulement ce cette partie qui allait être sanctionnée par un nul. Avec la maigre récolte de 13 points sur les 39 possibles, les espoirs des Sétifiens de jouer les premiers rôles se réduisent sérieusement, même s'ils ont plusieurs rencontres en retard.

Evidemment, étant convaincus des réelles potentialités de leurs favoris, les fans ne décollèrent pas et réclament le départ des principaux dirigeants qui, selon eux, sont à l'origine de cette régression. Malgré la présence des Deghmoum, Kendouci, Djahnit, Benayad et Bekrar, le secteur offensif ne répond pas aux attentes. C'est le mal dont souffrent les Sétifiens qui ont besoin, sans doute, d'un psychologue pour régler ce problème d'efficacité.