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Tlemcen: Naufrage au large de Ghazaouet : des familles dans l'angoisse

par Khaled Boumediene

Après le repêchage il y a plus d'une semaine au large de Ghazaouet de deux corps de harraga par des marins de la région, les familles Atigui, Sobiane, Messaoudi, Hafed et Brahmi, de cinq autres jeunes naufragés au large de la Méditerranée, sont plongées dans l'angoisse. En effet, traumatisés par ce drame, ces familles de la tranquille commune de Nedroma, qui imaginent déjà le pire des scénarios, sont toujours sans nouvelles de leurs enfants, en dépit des incessants cris de détresse lancés en direction des responsables concernés. Selon l'une de ces familles qui a pris contact avec notre journal, les sept jeunes de Nedroma ont quitté le rivage de Sidna Youchaa, dans la nuit du jeudi 17 mars au vendredi, pour tenter de gagner les côtes espagnoles et n'ont plus donné signe de vie, après le naufrage de leur embarcation. Elles ne veulent plus rester sans réponse. « Nous ne savons plus à quel saint se vouer ! Tout ce que l'on demande c'est de nous ramener nos enfants morts ou vivants, on veut les enterrer chez nous ! Encore une fois, nous lançons un appel aux autorités compétentes pour l'accélération de la recherche afin de retrouver leurs corps», a lancé M. Berrais, qui compte son neveu parmi les victimes de cette traversée dramatique et cauchemardesque de la Méditerranée, qui a suscité également une véritable onde de choc au sein de la population locale de Nedroma.

Selon nos informations, le corps d'un jeune de 30 ans a été repêché récemment du large et transféré vers la morgue de l'hôpital de Ghazaouet, mais son identification n'ayant pas été encore établie, ce qui a nourri encore un grand sentiment d'émotion et de confusion chez les familles de ces naufragés. Par ailleurs, l'on apprend auprès des services de la protection civile de Tlemcen que deux migrants clandestins, ont été emportés par des crues de la tempête survenue récemment dans la wilaya. Selon le bilan de la protection civile de cette semaine, le premier corps a été retrouvé mort à Nedroma, tandis que le deuxième noyé, a été repêché à Maghnia, plus précisément au niveau du grand quartier d'Ouled Bendammou, dans l'oued Jorgi, qui longe la ville de Maghnia. Il faut souligner dans ce contexte, que de nombreux subsahariens notamment du Mali et du Niger en situation irrégulière, vivent dans des abris et gourbis bâtis à base de branchages, de tôle et de plastique au bord d'oued Jourgi de Maghnia, pour effectuer, le moment venu, une tentative d'embarcation clandestine vers la péninsule ibérique. Profitant de l'élan de solidarité de la population de Maghnia, ces clandestins, bercés par le rêve d'aller humer l'air ibérique, apparaissent à chaque fois, en grand nombre parfois, pour suivre le chemin de leurs compatriotes ou pour réessayer une nouvelle tentative après l'échec des premières embarcations.