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Medias français et autres ! La mauvaise foi à la «Une»?

par Belkacem Ahcène-Djaballah

Après l'arabo-islamophobie, voilà donc le nouveau dada de la presse française, la russophobie, contre cette fois-ci la Russie en « guerre » contre l'Ukraine.

-Que les rédactions s'alignent sur les positions officielles de leur Etat, pourquoi pas, et à ce niveau de discussion, nous n'avons aucune leçon à donner, puisque cette « chose » informative, qui veut « imposer son narratif », est encore pratiquée chez nous !

-Que les rédactions s'alignent sur les intérêts économiques et financiers de leurs patrons, cela peut se comprendre dans un pays aussi libéral ( ?) économiquement que la France (et ailleurs) où la grande partie des médias appartient à quelques grands milliardaires (en euros et en dollars) et à l'Etat!

-Que les rédactions s'alignent sur leurs propres positions politiques (dont l'opposition à tout ce qui leur semble « autoritariste » ou « dictatorial »), quoi de plus normal !

-Que les rédactions s'émeuvent devant le gros flux de réfugiés, c'est assez humain encore qu'il faille s'étonner du trop-plein d'émotions lorsqu'on compare avec le très, très gros flux d'émigrés libyens, syriens, subsahariens (et, à un certain court moment, des Roms de Roumanie) presque de tout temps cloué au pilori surtout quand il s'agit de tout ce qui n'est pas judéo-chrétien, suivant en cela, volontairement, ou non des hommes politiques et des experts consultants »nazifiés»! La France prise en étau entre un «désir d'accueil» et une «logique de tri». Pour les Ukrainiens, tout un concert d'interventions politiques venues de tous les bords politiques (ou presque) chantant l'accueil et l'asile en France. Avec des revirements, hallucinants, à donner le vertige.

Mais que des journalistes (et beaucoup d' «experts» dont des «Chiens de guerre» les accompagnant dans les débats, et des «Pieds Nickelés de l'Info usurpant les fonctions de «reporters de guerre» ) laissent leurs sentiments personnels prendre le pas sur la réalité des terrains des conflits pour les exacerber en occultant les déclarations officielles parfois provocatrices (ex: celle de Le Drian qui a été le premier à parler de «force de dissuasion nucléaire» et de «Le Maire» qui, voulant faire plus fort que son Président ou voulant dès maintenant se préparer à l'après-Macron, a déclaré la «guerre totale» à la Russie), ce n'est pas seulement anormal, c'est tout simplement maladif... et dangereux pour la paix civile et internationale.

Cette russophobie se retrouve à peu près dans tous les pays du monde occidental mais le pic est atteint, à mon avis, en France. Il est vrai que la campagne électorale présidentielle n'arrange pas les choses, multipliant les surenchères. Il est vrai, aussi, que les déconvenues récentes rencontrées au Sahel et en Afrique subsaharienne, qui ont amené à «grossir» une insaisissable légion «Wagner» (oubliant les groupes de mercenaires privés payés par l'Etat US en Syrie, en Afghanistan et en Irak et on l'apprend même en Ukraine. Oubliant la Serbie, le Yémen, la Palestine, le Sahara occidental ! Oubliant les dérives (sic!) militaires des chefs d'Etat américains et autres impérialistes et colonialistes !) n'ont fait qu'accroître la rancœur.

Toute guerre est condamnable surtout lorsqu'elle touche les populations civiles et met à mal la paix civile et une vie démocratique, quel que soit le pays. Il n'en reste pas moins qu'il faut (fallait!) d'abord et avant tout la prévenir en citant, en analysant et en éliminant toutes les causes des conflits, avant de tirer des conclusions. Pour comprendre, pour discuter, pour négocier. Pour beaucoup, concernant le conflit (ou «guerre») russo-ukrainien-ne, elles sont, hélas, à rechercher en partie chez les éléments extrémistes (flirtant, en Ukraine, avec le nazisme sous couvert de nationalisme) occidentaux mais aussi et surtout à l'expansionnisme américano-otanien, vers «plus d'Est», avec le soutien de l'Union européenne. Poutine (qui n'est ni un Gorbatchev, et encore moins un Eltsine) le savait et il ne l'a pas supporté. Tous les autres le savaient, mais ils ne les (Poutine et, hélas, les nouveaux oligarques corrompus et corrupteurs) supportaient plus, car trop gênants ou/et trop riches, parfois provocateurs. On peut lui (Poutine) en vouloir pour les dégâts humains causés mais peut-on lui en vouloir pour la réaction de son pays estimé en réel grand danger, à moyen terme ?