Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Vivre sous la pluie...

par El-Houari Dilmi

La pluie et la neige sont de retour, sauvant, peut-être, une saison agricole que l'on croyait gâchée. Mais cela n'a pas rendu le sourire aux Algériens, comme rongés par un mal mystérieux. Pas besoin de le dire, il y a quelque chose d'inconsolable dans le regard de l'Algérien.

Se risquer à sonder l'âme de nos compatriotes reviendrait à lire dans une boule de cristal. Mais qu'est-ce qui pourrait bien manquer à l'Algérien pour retrouver la joie de vivre et croire en des lendemains plus « chantants » ?

La nature optimiste du citoyen « DZ » a été écrasée sous le poids insupportable de nos incuries à la pelle et nos nombreux ratages et pas seulement de la part de ceux chargés de gérer nos déveines tenaces. Cas pathétique du « cas algérien », ce scientifique de haut niveau, cédant à l'appel de la patrie, a abandonné vie de luxe et gros salaire pour venir mettre sa matière grise au service de son pays. Sauf qu'arrivé au bled, il se retrouve sous les ordres de son ancien étudiant dans une université algérienne. Un peu comme si on voulait corriger un Picasso par un badigeonneur...

Autre phénomène digne d'une analyse psychanalytique qui reste à inventer, la pluie, quand elle est là, est vécue sous nos latitudes particulières pas comme un don du ciel mais comme un « mauvais temps » qui s'abat sur le pays. Quand la pluie nous pose un ou plusieurs lapins, les prix des viandes dégringolent jusqu'à atteindre le prix d'un paquet de « Rym ». Et lorsque le ciel est plus « mouillant », la mercuriale s'emballe jusqu'à... encorner les nuages... Logique inverse à la nature même de la vie que tout cela. Et comme la pluie est un don du ciel, et la poudreuse un écran total couvrant toutes nos vacheries et le Ramadhan « la belle affaire » de l'année, c'est que le pays a encore beaucoup de soucis devant lui...