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Sonatrach: Le premier forage offshore en 2023

par El-Houari Dilmi

La compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach prévoit de réaliser son premier forage de pétrole en offshore en 2023, a indiqué, hier dimanche, le vice-président responsable de la stratégie, de la planification et de l'économie à Sonatrach, Rachid Zerdani.

Intervenant sur les ondes de Chaîne III de la Radio algérienne, Zerdani a précisé que ce premier forage «permettra de mettre en évidence le potentiel identifié sur les périmètres sur lesquels Sonatrach opère avec des partenaires». Il s'agit, selon le même responsable, de deux périmètres, l'un situé à l'est et le second identifié dans le Bassin-ouest du pays. Évoquant les réalisations de l'année 2021, Zerdani a affirmé que Sonatrach avait augmenté sa production de 9 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) à 185 millions de TEP contre 176 millions de TEP en 2020. «Les exportations ont augmenté, quant à elles, de 13 millions de TEP en 2021 par rapport à l'exercice précédent, en réalisant des niveaux d'exportations qui avoisinent les 95 millions de TEP pour un chiffre d'affaires à l'export de l'ordre de plus de 34 milliards de dollars», a-t-il déclaré.

Afin de maintenir ces niveaux de production, Sonatrach a intensifié ses efforts visant à «mobiliser de nouvelles réserves mais aussi à accélérer leur mobilisation», a-t-il souligné. Ainsi, la compagnie nationale a consenti des «investissements de l'ordre de 8 milliards de dollars/an, en moyenne, durant les 3 à 4 dernières années, dont plus 70% dans l'exploration/ production», a affirmé l'invité de la Radio, selon lequel ces investissements ont atteint les 17 à 18 milliards de dollars au cours des 10 dernières années dans le domaine de l'exploration.

Le même responsable a révélé, dans ce sens, qu'«entre 800 millions et 1,2 milliard de dollars sont investis annuellement par Sonatrach sur des bassins vierges afin d'acquérir des données et prouver le potentiel pétrolier sur ces bassins. Ces sommes permettent, aussi, de mieux exploiter les gisements matures vu que les découvertes réalisées sur ces bassins restent intéressantes et représentent presque les niveaux de réserves qui existent aujourd'hui», a-t-il estimé.

Mégaprojet de production des plastiques

Le vice-président responsable de la stratégie, de la planification et de l'économie, à Sonatrach, a également mis en exergue l'importance stratégique des investissements de Sonatrach, dans l'aval pétrolier, expliquant que si la compagnie continuait d'exporter les hydrocarbures à l'état brut, elle «dépendra systématiquement des prix appliqués sur le marché». Zerdani a préconisé, ainsi, de réduire «la vulnérabilité de l'Algérie aux fluctuations des prix en transformant les produits bruts pour capter plus de valeur après les avoir transformés».

Cette stratégie vise «d'abord à satisfaire les besoins du marché local, notamment en matière de carburant, à travers les projets de la nouvelle raffinerie de Hassi Messaoud et de la station de craquage de fuel de Skikda». En outre, Rachid Zerdani a indiqué que la Sonatrach «est en phase de lancer deux projets sur fonds propres, le premier pour la production du Méthyl Tert-Butyl Ether (MTBE) à Arzew et un autre pour la production de lignes alcynes-benzène». Il citera, également, le projet initié par la compagnie publique avec ?Total' pour la production de propylène ou encore le projet avec le Turc ?Renaissance' pour la production, en Turquie, de ce même produit.

Le responsable de Sonatrach, évoquera, aussi, des discussions «très avancées pour un projet de taille mondiale» pour la production des plastiques.

Résultats positifs pour la raffinerie Augusta en 2021

Pour l'année 2021, l'Algérie a pu diminuer sensiblement sa facture d'importation des carburants à la faveur des projets d'extension et de modernisation de ses raffineries. «Sonatrach a importé pour 300 millions de dollars, principalement du MTBE, un produit nécessaire pour la production des essences, et qui ne sera plus importé dès la mise en service du Complexe d'Arzew», a révélé Zerdani. Ainsi, «l'Algérie a réussi à économiser plus de 1,5 milliard de dollars» d'importation au cours de l'exercice écoulé, vu que la valeur des importations se situait à près de 2 milliards de dollars/an», a-t-il précisé.

S'agissant de la raffinerie d'Augusta, en Italie, Rachid Zerdani a souligné que les résultats enregistrés par cette infrastructure, qui est «un actif qui appartient à 100% au groupe Sonatrach, depuis son acquisition en 2019, n'étaient pas conformes aux attentes pour les deux premières années d'exploitation (2019-2020)». Le responsable de SH a justifié cela par «des travaux de maintenance prolongés de 2 mois à 5 mois et réalisés en 2019 qui ont fait que la raffinerie n'ait fonctionné que pratiquement la moitié de l'année», a-t-il révélé. Alors qu'en 2020, les résultats de cette raffinerie ont été «impactés par la crise au même titre que toutes les raffineries en Europe», a-t-il expliqué. Pour l'année 2021, les résultats de cette raffinerie sont «positifs et conformes aux objectifs, ce qui lui a permis de payer une partie de ses dettes», a déclaré l'hôte de la Radio, soulignant que cette raffinerie offre à Sonatrach des «opportunités de commercialisation et de trading en Europe très intéressantes; du coup, Sonatrach espère récupérer ses investissements à moyen terme», a-t-il conclu.