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Large condamnation

par R. N.

Plusieurs réactions ont été enregistrées après le lâche assassinat de trois algériens, survenu le 1er novembre, dans un bombardement des forces armées marocaines au Sahara occidental dans un territoire sous contrôle de la Minurso.

Le bureau de l'Assemblée populaire nationale (APN) a condamné avec force, mercredi dans un communiqué, l'assassinat, lundi, par les forces marocaines de trois Algériens dans un bombardement barbare. «Suite à ce crime odieux, le bureau de l'assemblée affirme son soutien à toutes les décisions qui seront prises par les hautes autorités du pays face à ce crime odieux pour dissuader ses auteurs», lit-on dans le communiqué. «Le bureau souligne que les exécutants de cet acte ne resteront pas impunis et que le sang de ces trois martyrs ne coulera pas en vain, tant que l'Etat algérien défendra les vies de ses citoyens», ajoute la même source.

Jeudi, l'ancien ministre et ancien ambassadeur, Abdelaziz Rahabi, a déclaré, sur sa page Facebook à propos de cette agression, que «la gravité de la situation donne à la réaction de l'Algérie toute sa légitimité».

«Le Sahara occidental est un territoire non autonome qui relève de la décolonisation au titre de la charte des nations unies et toutes ses déclarations et résolutions pertinentes depuis 1963. Il est reconnu comme tel par la communauté internationale et le Conseil de sécurité vient de le rappeler tout récemment. A ce titre, il ne peut servir de base arrière à la puissance occupante pour lancer une attaque militaire de quelque nature que ce soit dans ce territoire sous contrôle de la Minurso. La gravité de la situation donne à la réaction de l'Algérie toute sa légitimité tout comme elle justifie les mesures adaptées qu'elle sera amenée à prendre», écrit M. Rahabi, dans un texte publié également en langue Arabe.

L'ancien ambassadeur estime que «cette agression militaire caractérisée qui a visé des civils algériens aux frontières algériennes et hors des frontières internationalement reconnues du Maroc est une provocation qui relève d'une volonté délibérée de passer de la stratégie de la tension diplomatique permanente qui a montré ses limites à celle du choix de l'option la pleine militarisation de la question du Sahara occidental.

Rahabi estime que si le «Maroc fait le choix de l ?escalade au moment où la communauté internationale appelle à la l'exercice du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui», il «porte ainsi l'entière responsabilité de son acte et de ses conséquences sur la paix et la stabilité de la région».

La Tariqa Tidjania dénonce

De son côté, la Tariqa (confrérie) Tidjania à Ain-Madhi (wilaya de Laghouat) a exprimé, jeudi, par la voix de son Califat général, la sa profonde affliction et douleur devant le lâche assassinat de trois ressortissants algériens alors qu'ils faisaient la liaison Ouargla-Nouakchott, au moment où le pays célébrait l'anniversaire de la Révolution du 1er novembre 1954''.

Dans un communiqué la Tariqa Tidjania affirme que le sang des trois camionneurs «a coulé à une date chargée d'une grande symbolique historique, celle de la glorieuse Révolution, et nous les compterons parmi les Chouhada et les justes». Ajoutant que «la confiance des algériens est grande en leur Etat et leur armée pour faire éclater et triompher la vérité, avec l'aide de Dieu, et nous adressons nos condoléances les plus attristées à leurs familles et proches, tout comme nous recevons humblement toutes celles qui nous parviennent'', a conclu le Califat général de la Tariqa Tidjania dans son communiqué.

Appel à une «réponse forte et ferme»

Par ailleurs, le parti de la Liberté et la Justice (PLJ) a, dans un communiqué rendu public jeudi, dénoncé «avec force» l'agression ayant mené au «martyr de trois citoyens algériens suite au bombardement de leurs camions par les forces d'occupation marocaines, lors de leur déplacement de Ouargla vers la ville de Nouakchott en Mauritanie.

Le communiqué du PLJ, signé par le président par intérim, Djamel Benziadi, appelle à «une réaction forte et ferme» contre cette «agression barbare dépassant toutes les lignes rouges» qui a été perpétrée «au moment où les algériens fêtaient le 67e anniversaire du déclenchement de la Révolution du 1er novembre 1954».

Tout en présentant ses condoléances aux familles des trois martyrs, le parti s'interroge sur les «visées du Makhzen marocain», et estime «légitime toute réponse forte à tous ceux qui pratiquent le terrorisme d'Etat à l'encontre de citoyens d'un Etat souverain».

Le PLJ estime que «le Makhzen est l'agent officiel de l'entité sioniste» dans cette région du Maghreb, et qu'il ne «faudrait pas lui donner la possibilité d'entrainer l'Algérie dans les marécages du chaos que souhaite le sionisme international et les alliés de l'ancien colonisateur dans la région et dans notre pays en particulier».

Actes hostiles du Makhzen

A partir d'Oran, l'Association nationale des grands invalides de la guerre de libération nationale a également dénoncé les actes hostiles du Makhzen marocain contre l'Algérie qui utilise tous les moyens et s'appuie sur ses alliés sionistes en usant de méthodes diaboliques pour discréditer l'Algérie.

Les membres de l'association, présents au colloque organisé sous le slogan «novembre nous unit et l'Algérie nous réunit» à l'occasion de la célébration du 67e anniversaire du déclenchement de la glorieuse guerre de libération nationale, ont soutenu, dans leur communiqué final, que «l'Algérie est une forteresse imprenable jouissant d'un peuple conscient et d'une armée forte et courageuse, digne héritière de l'Armée de libération nationale (ALN)».

De son côté, l'inspecteur central du ministère des Moudjahidine et Ayants droit, Ilyes Chikouche, a déclaré à l'APS que «l'Algérie est grande par la grandeur de ses hommes, de son armée et de ses jeunes qui commencent à prendre le flambeau», ajoutant «aucune force extérieure ne peut sous-estimer les capacités de l'Algérie et des Algériens qui ont montré à plusieurs occasions leur unité, leur détermination et leur engagement à préserver la patrie».

M. Chikouche a appelé, au passage, à s'unir «pour constituer une forteresse imprenable et faire face à toutes les attaques et agressions étrangères qui se multiplient contre l'Algérie».

Renforcement du front intérieur

L'Amenokal de l'Ahaggar, Hadj Ahmed Idaber, a aussi exprimé sa ferme condamnation de l'agression terroriste perpétrée par les forces d'occupation marocaine. Dans une déclaration jeudi à l'APS, Hadj Ahmed Idaber a exprimé, en son nom personnel et au nom des notables et habitants de l'Ahaggar, sa ferme condamnation de cette opération qui a coïncidé avec la célébration de la glorieuse Révolution du 1er novembre 1954.

L'Amenokal de l'Ahaggar a, en outre, appelé au resserrement des rangs, au renforcement du front intérieur, et à l'éclairage de l'opinion publique sur les grands défis actuels nécessitant un raffermissement des rangs de l'ensemble des Algériens, avant de faire part de sa confiance et du soutien total des habitants de l'Ahaggar quant aux décisions qui seraient prises par les hautes autorités du pays en réponse à ce genre d'agressions.