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Tout incite à la prudence

par Abdelkrim Zerzouri

Une décrue progressive des cas de contaminations au Covid-19 et c'est, déjà, la débandade en matière de respect des mesures barrières contre la propagation du virus. Même la campagne de vaccination, qui connaissait un certain engouement dans les moments forts de l'épidémie, a subi les effets du relâchement général, donnant un net recul du taux de vaccination. Il s'agit là de comportements qui favorisent l'arrivée d'une virulente quatrième vague. Faut-il attendre l'apparition des signes de cette quatrième vague, inévitable, selon les épidémiologistes, pour revenir à l'application stricte des mesures préventives contre la propagation du Covid-19 ? Les indicateurs épidémiologiques s'améliorent de jour en jour, certes, mais les effets de la rentrée sociale et l'arrivée de l'hiver, avec des températures basses qui stimulent la circulation des virus, font craindre un retour à la circulation active du Covid.

Et puis, n'a-t-on pas vécu une situation similaire, où on est passé brutalement d'une plage de contamination de moins de 100 cas/24h à près d'un millier de cas/24h ? Une circulation certainement moins dangereuse grâce à la vaccination de la population mais, toujours est-il, le respect des règles de distanciation physique, le lavage fréquent des mains et le port du masque de protection demeurent les seuls moyens de protection contre le virus, y compris pour les personnes vaccinées, qui ne sont pas à l'abri de toute infection. Nous avons l'exemple des pays qui ont vacciné leur population à des taux dépassant les 70%, et qui n'ont pas pu éviter des recrudescences des cas de contamination au Covid-19. Certains de ces pays sont arrivés à la solution extrême de l'injection d'une troisième dose de vaccin à leurs populations pour éviter des vagues agressives. En Algérie, le relâchement de la population, accompagné par une baisse de vigilance des pouvoirs publics, qui ne sont plus à cheval pour imposer le respect des mesures préventives dans les espaces publics, inquiète les spécialistes, qui insistent sur un retardement le plus loin possible sur le plan de la discipline générale, soit une mobilisation continue de tous les efforts pour faire face à cette épidémie qui s'estompe, mais qui perdure.

Les pouvoirs publics maintiennent en vigueur les mesures de confinement à travers plusieurs wilayas, sans suivi quant au respect strict des règles préventives dans les espaces publics. La négligence sur le plan du comportement social face à l'épidémie est-elle contagieuse ? En tout cas, le lien est fort entre la contagion comportementale et virale. C'est toujours après la stabilisation des cas de Covid-19, automatiquement suivi par le relâchement des populations, qu'on observe une recrudescence de l'épidémie. Un cycle angoissant qu'on ne peut casser qu'à l'aide du respect des mesures barrières et de la vaccination. Contrairement, donc, au climat ambiant, trompeur, tout incite à la prudence. Il existe encore un autre moyen sécurisant sur le plan des regroupements de citoyens et persuasif ou incitatif pour la vaccination de masse, en l'occurrence le pass sanitaire, qui reste pour le moment occulté. A-t-on abandonné l'idée de son application, qui a fait son chemin à un certain moment ?