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Facilitations pour l'exportation des services numériques: Lorsque les banques ne jouent pas le jeu

par M. Aziza

La flexibilité de certaines banques et de certaines agences bancaires quant aux facilités accordées aux exportateurs de service numérique, a été encore une fois, remise en cause. Et ce, en dépit de la promulgation d'un amendement du règlement par la Banque d'Algérie, relatif aux règles applicables aux transactions courantes avec l'étranger et aux comptes devises, au mois de mars dernier.

Louai Zidi, directeur général des Changes à la Banque d'Algérie, a reconnu lors de son intervention hier, lors d'une conférence-débat de la 4ème édition du Forum « Rakmana: Innovation et StartUp», que certaines banques et certaines de leurs agences prennent du temps pour « digérer » ou « appliquer » des nouvelles instructions. Justifiant ce retard ou cette lourdeur par le « manque de communication et de compréhension » de la part de certaines institutions financières. Pour rappel, le texte modifiant le règlement 07-01 de février 2007, émis par la Banque d'Algérie, permet aux prestataires de services numériques, aux startups et aux professionnels non commerçants, de disposer de la totalité de leurs recettes d'exportations, logées dans les comptes devises. C'est-à-dire qu'ils exploitent leurs propres recettes à 100 % au lieu de 50 %. L'amendement en question a également dispensé les prestataires de services numériques de l'obligation des formalités de la domiciliation bancaire. Mais, selon certains prestataires présents, hier à la conférence-débat organisée par le Groupement Algérien des Acteurs du Numérique (GAAN), à l'hôtel ?Sofitel', certaines banques ou agences bancaires continuent à exiger la domiciliation bancaire. D'autres banques n'arrivent toujours pas à appliquer l'instruction de la Banque d'Algérie relative aux facilités accordées aux exportateurs de services numériques, apparemment pour une question de confusion entre comptes devises d'un professionnel non commerçant et un commerçant.

Les prestataires ont également relevé l'absence de moyens de paiement à l'International. Alors que tout le monde atteste que l'exportation des services numériques attirera, à coup sûr, la devise, selon les intervenants.

Justement, pour y remédier, M. Zidi s'est dit tout à fait disposé à vulgariser l'amendement et l'instruction de la Banque d'Algérie auprès des banques avec le concours de l'Association des Banques et Etablissements Financiers (ABEF). Le directeur général des changes à la Banque d'Algérie a affirmé que son institution financière est tout à fait disposée à recevoir les doléances et plaintes des prestataires et de trouver des solutions. En insistant que le problème est dû à une confusion, incompréhension et manque de communication.

Boualam Bouadma de l'Agence nationale de promotion du Commerce extérieur (ALGEX) a invité solennellement les prestataires de services à se rapprocher de son agence qui fait beaucoup d'efforts pour la promotion des exportations. « Nous avons des kits d'exportation de services à vous proposer, nous pouvons trouver ensemble des solutions pour dépasser certaines entraves, car nous organisons des rencontres B to B ce qui facilite, à la fois, la communication et la compréhension » dit-il.

Tajeddine Bachir, président du GAAN, a pour sa part évoqué la qualité du service Internet qui reste en-deçà des espérances. Et de souligner le retard affiché dans la certification électronique de l'administration en dépit des recommandations de la sphère politique et économique du pays. Les invités du Forum ont eu l'occasion de revenir sur les dernières décisions prises par la Banque d'Algérie en faveur des exportateurs de services. Et d'évoquer les besoins et les contraintes qui entravent les exportateurs algériens d'aller de l'avant, notamment dans le domaine du numérique.