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Complexe olympique d'Oran: L'ultimatum du Premier ministre

par H. Saaïdia

Le 31 décembre. C'est la date butoir fixée par le Premier ministre pour boucler les travaux du complexe olympique d'Oran. Une échéance à prendre avec des pincettes tant la mission s'avère très compliquée. Pas besoin de sortir de Saint-Cyr, en effet, pour estimer que le délai accordé est disproportionné avec le reste à réaliser.

On peut supposer qu'il s'agit a priori d'une échéance administrative, et non technique, dont le seul but et de faire pression sur les Chinois pour mener à bout leur chantier avec, à l'arrivée, une tolérance pour un glissement de quelques petites semaines, tout au plus.

Mais, officiellement, le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, a rejeté d'un revers de main la proposition faite, il y a quelques jours auparavant, par l'entreprise de réalisation de remettre les clés du complexe en avril, soit à trois mois du coup d'envoi des JM-2022. Dans la même ligne de pensée que le wali d'Oran, mais usant d'un ton beaucoup plus ferme, le Premier ministre a porté la responsabilité du « gros retard » accusé à la partie exécutante du projet, le groupement chinois MCC. Et c'est à ce dernier de s'en tenir aux échéances fixées par la partie contractante, le gouvernement algérien, du moment que c'est lui qui est hors délai et en porte à faux avec certaines clauses du contrat.

Et ce, d'autant que le mobile de l'argent, prétexte dont on a cycliquement usé et abusé pour ralentir voire arrêter le chantier, ne se pose plus, avec cette rallonge de 2,4 milliards de DA sous forme d'avenant. Entre autres mesures prises par le gouvernent et notifiées sur place au partenaire chinois, le renforcement du chantier en main-d'œuvre -le Premier ministre a vertement dénoncé un sous-effectif criard, 70 travailleurs au lieu de 200 comme indiqué dans le cahier de charges-, le passage au système 3x8 ainsi que le début d'application des pénalités de retard.

Grand point commun entre ce projet et celui inspecté durant la même journée, le chantier de la nouvelle aérogare de l'aéroport international Ahmed Ben Bella, l'insistance du Premier ministre sur le sérieux, la consistance et maturation des études dans tous les marchés publics à l'avenir. Remarquant qu'il y avait dans ce cas que comme dans l'autre, un réajustement du projet qui s'est traduit forcément par un surcoût et des retards dans la réalisation, Aïmene Benabderrahmane a indiqué lors d'un point de presse que « rien qu'en l'espace de ces 15 dernières années, la réévaluation des projets a coûté plus de 8.900 milliards DA, dépenses publiques parties dans des schémas tortueux du fait de l'inscription de projets pas encore arrivés à maturation ».

Aïmene Benabderrahmane a entamé sa visite de travail dans la wilaya d'Oran par l'inspection du projet de réalisation de la nouvelle aérogare et de ses dépendances de l'aéroport international Ahmed Ben Bella» d'Oran Es-Senia, avant de suivre la présentation d'un exposé sur le projet de réalisation de la télécabine.

Il a, d'autre part, procédé à l'installation de Mohamed Derouaz comme commissaire des 19èmes Jeux méditerranéens. Le Premier ministre était accompagné des ministres des Travaux publics Kamel Nasri, des Transports Aïssa Bekkaï, de la Jeunesse et des sports Abderezak Sebgag et de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville Mohamed Tarek Belaribi.