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Usine Saïdal de Constantine: Le vaccin anti-Covid «made in Algérie» sort d'usine demain

par Abdelkrim Zerzouri

En présence du Premier ministre, Aïmen Benabderrahmane, le groupe pharmaceutique public Saidal entamera à partir de demain mercredi, à Constantine, la production des premiers vaccins anti Covid-19 de la firme chinoise, Sinovac, sous le nom commercial de CoronaVac.

Un évènement de grande importance sur les plans sanitaire et économique. Et, pour le besoin d'un éclaircissement à l'endroit de ceux qui propageaient de fausses informations à ce sujet, affirmant que le groupe pharmaceutique public Saidal ne se chargera que du remplissage des flacons de vaccin, dans la phase conditionnement, à l'image de la même méthode employée dans l'industrie du montage automobile (la comparaison a été soutenue publiquement ces derniers jours par un membre du Conseil de la nation), le ministre de l'Industrie pharmaceutique, Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmed, a certifié que «l'Algérie est le seul pays africain à avoir obtenu la licence CoronaVac». «Il ne s'agit pas d'un générique. La société chinoise «Sinovac» a donné son nom au groupe Saidal pour l'utiliser. L'Algérie fait partie désormais du club des pays producteurs du vaccin anti-Covid. C'est une première, sachant que ce vaccin n'a qu'une année d'existence», a-t-il souligné, hier, sur les ondes de la Chaine 3 de la Radio Algérienne. Précisant encore à ce propos que c'est exactement le même vaccin que le chinois Sinovac et que les capacités de production de cette unité sont de 320.000 doses par jour sur un shift de 8h, soit huit millions de doses par mois. «Nous avons un plan de charge de production de 65 millions de doses par an, donc, nous pouvons atteindre cette production sans toutefois augmenter les capacités de production ou recourir à d'autres unités de production», explique le ministre. Mieux, «l'Algérie dispose de toutes les capacités pour pouvoir répondre, à la fois, aux besoins du pays et à ceux d'une grande partie du continent africain» avec cette unité de production, qui peut arriver à produire 200 millions de doses par an, affirme le ministre.

L'Algérie répondra aux besoins des pays africains en vaccins anti covid-19

Révélant dans ce sillage que l'Algérie «va se projeter dans l'exportation du CoronaVac dans le cadre de l'initiative «Africa-Vac» en vue de répondre aux besoins des pays africains». Une exportation déjà placée sur rampe de lancement avec la visite officielle en Algérie d'une délégation de l'Agence de santé spécialisée de l'Union africaine (Le CDC Afrique), prévue du 13 au 18 octobre prochain, laquelle Agence «dispose de moyens considérables pour acheter le vaccin algérien», selon M. Benbahmed. Rappelons que neuf (9) pays de l'espace Schengen acceptent le vaccin de Sinovac comme preuve de vaccination valide, y compris la France, qui a publié, ces derniers jours, un nouveau décret qui reconnait, pour l'accès à son territoire, tous les vaccins homologués par l'OMS (Organisation mondiale de la Santé), dont celui de Sinovac, en imposant toutefois certaines conditions complémentaires.

Concernant le projet de production du vaccin russe «Spoutnik V» en Algérie, le ministre a assuré que les négociations sont «toujours en cours» avec la partie russe, ajoutant que «le projet n'est pas abandonné». Sur un autre registre, le ministre de l'Industrie pharmaceutique a indiqué que pour mettre fin au manque d'oxygène dans les hôpitaux, l'Algérie augmentera sa production 800 000 litres d'oxygène par jour avec le lancement des deux nouvelles unités d'Arzew et d'Ouargla, d'ici la fin de l'année en cours.

«Nous seront donc de très loin l'un des premiers producteurs de la région», ajoute-t-il. Estimant que «le pays a répondu à l'ensemble des défis pour assurer sa souveraineté sanitaire», M. Benbahmed précise que «l 'Algérie se dote au fur à mesure de tous les moyens pour protéger sa population et renforcer sa production nationale et son économie».

Sur le plan de l'importation des médicaments, il souligne que la facture a reculé de 300 millions d'euros en 2020 et près de 500 millions d'euros l'année en cours, sans que cela ne se fasse au détriment de la disponibilité, bien au contraire. D'ailleurs, explique t-il, on peut voir les chiffres de la sécurité sociale, le marché du médicament en Algérie ne fait qu'augmenter à travers la multiplication des unités de production locales. «Prés de 60 nouvelles lignes de productions ont été mises en place cette année en Algérie. Ce qui est considérable», note-t-il.