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Le temps du pouvoir et le pouvoir du temps en Algérie

par Mohamed El Bachir Louhibi

Suite et fin



Il n'était pas suivi de la redéfinition des rapports qui s'imposaient à tous d'un côté comme de l'autre de la Méditerranée -berceau de tant de vieilles civilisations.

Si redéfinition il y a eu, elles ont eu un coût élevé mais ne s'appliquaient qu'en France, en Occident.

L'Algérien, l'Arabe, le Noir, l'Africain, le Jaune, l'Asiatique, le Peau Rouge ou le Métisse d'Amérique dite Latine n'étaient aucunement concernés par cette redéfinition des rapports dont les classes défavorisées avaient été occultées.

Il manquait évidemment un élément essentiel pour se faire : précisément la solidarité des exploités par l'Occident avec leurs semblables de toutes les races et de tous les continents, et ce, sans recourir a des formules utopiques, irréalistes.

La solidarité existe on n'existe pas. La crise de valeurs a résulté du capitalisme effréné incarné par des hommes matérialistes au-delà de toute mesure.

Et de la démission conjuguée des intellectuels et de celle aussi des classes exploitées qui auraient du préférer la lutte en fonction des réalités contemporaines.

Il s'agissait d'être ensemble des créateurs solidaires et responsables au lieu de laisser un vide fatal né du fractionnement, de la dispersion et du compartimentage des volontés et des énergies.

Le combat à mener contre l'injustice, l'exploitation et la domination a une dimension planétaire et universelle.

Il ne relève sûrement pas ni du verbe ni de beaux discours, mais de réflexions structurées d'actions muries et réfléchies.

N'a-t -on pas toujours dit que l'union fait la force si se conjuguent solidarité, engagement, détermination pour les mêmes buts : Liberté ? Justice ? Egalité entre tous les hommes.

Une maîtrise réaliste du capitalisme par des organismes internationaux ayant le pouvoir d'imposer des mesures justes et équitables, serait un moyen de dépasser les visions limitées à un pays pour aboutir a une politique planétaire.

Les Etats en tant que puissances publiques relativement à l'Occident où règne l'économie de marché tentent maladroitement avec le concours des organisations patronales et syndicales d'encadrer et de réguler le marché.

Finalement pour quels résultats ? Un chômage qui monte en flèche, l'enrichissement des plus riches et l'appauvrissement des plus pauvres.

L'irruption brutale du capitalisme sauvage et d'un mercantilisme qui évolue au grand jour dans les pays de l'Est a eu des conséquences graves et perturbatrices immédiates qui se prolongeront dans les moyens et longs termes.

L'intervention de l'Etat apparaîtra nécessaire et incontournable très vite, mais a la condition essentielle qu'elle se fasse dans un esprit critique tirant tous les enseignements du passé, et ce, dans le seul but de créer les grands équilibres stabilisateurs et de réduire les inégalités profondes.

Enraciner les entreprises sur un terrain solide ou il n y aura pas de place pour les canards boiteux, produit d'une bureaucratie paralysante, donner les possibilités à chacun de s'assumer, seront aussi des moyens qui relèvent du possible.

Au début du troisième millénaire, un tiers monde misérable, asphyxié par des dettes énormes, insupportables, paralysé par une démographie galopante, le sous développement, la misère, le chômage, la maladie, la faim, les conflits de toutes sortes, sera a coup sûr le foyer de déstabilisants à l'échelle mondiale.

Ici c'est une affaire humaine qui doit être rapidement et sérieusement prise en charge.

Quand il y a tant d'êtres sur la terre, le minimum de solidarité exige de les aider à se prendre en charge pour la nourriture de l'esprit et celle du corps et non pas de continuer encore et toujours à exploiter toutes leurs misères sans aucun scrupule.

Il faut très vite instaurer un dialogue à cette fin qui devra substituer toutes ces formes de paternalisme qui ressemblent à des masques et des leurres.

Le progrès véritable se trouve dans des les solutions authentiques et non dans des expédients qui calment le jeu un moment pour mieux exciter la crise et l'aggraver.

Discours intarissables, réunions et conférences, programmes irréalistes et superficiels sont des plâtres sur des jambes de bois.Des mots pompeux rien que des mots.

Répondez Messieurs à cette quête de justice, agissez lucidement humainement.

L'homme égal à l'homme.la femme égale à l'homme, noirs, jaunes, blancs tous ayant une dignité.

Les réalités ne sont pas si simples, elles sont complexes, difficiles d'ou la mobilisation de toutes les saines énergies, notamment celle des jeunes qui sont tous disposés a mener des combats utiles à leur avenir, débordants de générosité, de bonne volonté, d'idées nouvelles et créatives.

Sinon comment combattre la crise multiforme, morale, spirituelle, économique d'abord et avant tout une crise de confiance.

Il faut régénérer les vrais idéaux pour dissiper les nuages qui s'amoncellent et faire face à toutes les vicissitudes, à toutes les misères.

La nature de chacun n'est pas un obstacle à une saine et authentique collaboration entre tous les hommes.

L'humanité a progressé dans beaucoup de direction, allongement de l'espérance de vie, mieux être, confort, culture, loisirs, échanges mais seulement pour la plus petite partie de ses membres. L'autre, massivement majoritaire croupit dans la misère, la maladie, la frustration l'exploitation et la violence.

Les actions les plus appropriées sont indispensables dans un esprit de collaboration sincère et authentique car il y va de la survie de notre planète menacée de toutes parts.

Parler un langage optimiste c'est faire la politique de l'autruche, c'est fuir la réalité et la dissimuler en même temps.

Seul un engagement planétaire viendra à bout du premier problème oui celui de la crise de confiance et de l'absence d'idéaux.