Le pain n'était pas disponible, hier, dans certains quartiers d'Oran. A l'origine de ces perturbations, un problème d'approvisionnement des boulangers en matière première qui est la farine a indiqué, hier, M. Mouad, coordinateur du bureau de wilaya de l'union des commerçants et artisans UGCAA de la wilaya d'Oran.

Ces artisans sont désormais appelés à prendre en charge les frais de transport et le paiement du personnel en charge de l'opération de manutention, une charge qui était jusque- là assurée par les minoteries conformément à un accord conclu entre les boulangers et les minotiers, a noté la même source. Depuis, ce «revirement», certains boulangers ne pouvant s'acquitter de ces frais se sont vus contraints de travailler avec les quantités dont ils disposaient, ce qui explique ces perturbations, a indiqué notre interlocuteur.

En effet, plusieurs boulangers se disent dans l'incapacité de s'acquitter de telles charges et face à cette situation, un état des lieux a été adressé à la direction du commerce et une réunion d'urgence a été demandée pour trouver un terrain d'entente entre les minotiers et les boulangers de la wilaya d'Oran.

Cette rencontre devra regrouper selon M. Mouad, les membres de la fédération nationale des boulangers et les représentants des minotiers et sera présidée par le directeur du commerce.

Contacté à ce sujet, le premier responsable du secteur du commerce a démenti pour sa part, toute perturbation dans l'approvisionnement des boulangers en farine. «Je défie quiconque parle de perturbation ou de boulangerie fermée. La farine est disponible et les boulangeries sont ouvertes», assure-t-il. Il précise, à ce titre, que les 52 minoteries que compte la wilaya approvisionnent quotidiennement et régulièrement les boulangers et assurent les besoins d'Oran.

Le directeur du commerce d'Oran a indiqué à ce titre que des inspections et des contrôles sont effectués, tous les jours, dans toutes les communes pour s'assurer de la disponibilité de la farine.

Hier, le directeur du commerce accompagné de ses agents était à Arzew et à Béthioua pour un contrôle de la situation, fait-on savoir.

Pour garantir l'approvisionnement régulier des minoteries, des directives ont été données à l'union des coopératives agricoles UCA et à l'OAIC pour qu'aucun arrêt technique ne soit toléré, a noté le responsable. Lors d'une conférence de presse, le directeur général de la régulation et l'organisation des marchés au ministère du commerce, Sami Koli, a souligné, avant-hier, que la farine est disponible sur les marchés avec des quantités suffisantes. Il a démenti «les fausses informations» faisant état de l'existence d'une «tension sur la farine au niveau des marchés», soulignant que «tous les produits de consommation étaient disponibles et faisaient l'objet d'un suivi par les ministères du Commerce et de l'Agriculture notamment à la lumière de la conjoncture sanitaire actuelle». Toujours selon le même responsable ; une quantité de 5.100 quintaux de farine est destinée aux boulangeries de manière permanente. Les Ministères du Commerce et de l'Agriculture, ont récemment enregistré, dans le cadre des équipes mixtes de terrain, quelques insuffisances, notamment en ce qui concerne le refus de certains boulangers de travailler avec le système de facturation et le refus d'acheter de la farine aux moulins et aller l'acheter aux grossistes à des prix exorbitants», a-t-il expliqué. «Les équipes mixtes de travail ont également constaté le refus des boulangers d'acheter des sacs de 50 kg de farine, un phénomène nouveau qui va faciliter à certains de transformer cette matière pour faire autre chose que du pain et de faire de la spéculation», a-t-il ajouté.