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Ruptures, automédication...: Le marché du médicament à la merci de la pandémie

par Mokhtaria Bensaâd

Déjà perturbé par les ruptures répétées de stocks, le marché du médicament continue d'être mis à rude épreuve.

Si la crise sanitaire a chamboulé le mode de vie de la population mondiale, elle a aussi mis à nu les carences de ce marché, devenu fragile en cette période de pandémie. La consommation des médicaments a augmenté, selon des pharmaciens à Oran.

Un comportement révélateur de la panique et l'inquiétude des citoyens d'une éventuelle rupture de stocks, nous a expliqué, hier un membre du syndicat national des pharmaciens d'officines (SNAPO) à Oran.

Une panique qui a provoqué une ruée vers les pharmacies pour l'achat, non seulement de médicaments nécessaires, mais aussi de plusieurs autres produits et de les stocker à la maison pour ne pas tomber en panne. Une situation qui a accentué la crise du médicament, nous a confié le membre du SNAPO, sachant que les officines font déjà face à une politique de rationnement imposée par les fournisseurs. «Le pharmacien n'est plus libre de prendre la commande qu'il désire mais il est obligé de s'approvisionner selon un quota imposé», nous dira notre interlocuteur. Une situation qui a incité certains gérants d'officines à ne traiter qu'avec leurs fidèles clients et notamment les malades chroniques pour leur éviter une rupture de traitement.

«Même l'insuline est donnée par rationnement et nous sommes obligés de la réserver pour nos clients, malades chroniques», a ajouté notre interlocuteur.

Autre phénomène engendré par cette crise sanitaire, la demande importante sur les vitamines et les anticoagulants, «alors que les anticoagulants sont prescrits pour les malades chroniques en cas de contamination par le covid19 et non pas pour tous les malades sans distinction.

En tant que pharmaciens, nous avons constaté que certains praticiens ne sont pas à jour avec les changements du protocole de traitement du covid19 mis en place par le ministère de la santé», a ajouté le membre du SNAPO.

Sur les médicaments qui sont en rupture actuellement dans les officines, une pharmacienne à Oran a indiqué que le «Dexamethasone et lovenox» qui sont prescrits pour le covid ne sont pas disponibles ainsi que la vitamine D et le «Paracetamol 1g.

Les médicaments contre l'hypertension sont également en rupture, tels que «Aprovel», «Coaprovel», «Aprovasc», «Exirb». Certains médicaments de la famille des antiasthmatiques tels que«Seretide», «Symbocort», et «Flixotide» ne sont pas disponibles aussi. Ajouter à cela «Soluprede 20 mg», un anti-inflammatoire, les gouttes oculaires, «siccafluid», «fluidabak», et aussi la «Citrate de Betaine», médicament pour la digestion.

Pour cette pharmacienne, cette pénurie de médicaments est due aux problèmes d'importation pour les produits importés et au problème de manque de matière première pour les médicaments fabriqués localement.