Les commerçants ambulants font recette parmi de
nombreux consommateurs. Par camionnettes, les marchands à la criée sillonnent
les cités et quartiers. On les voit partout, au grand bonheur des citoyens. «
C'est une aubaine et une corvée de moins, dès lors que ces commerçants viennent
nous proposer leurs marchandises près de chez nous, en sus d'une légère baisse
des prix, en comparaison avec ceux affichés au marché couvert du centre-ville
», dira un habitant de la cité des 414 logements à Tébessa. Des légumes sont
cédés à des valeurs accessibles, pomme de terre, tomate, courgette ou encore
laitue et poivron font drainer les gens. Les étals de fortune de pastèques et
melons érigés au bord des chaussées sont, eux aussi, une destination
privilégiée. De même, ces vendeurs ambulants d'eau potable. Là aussi, les
camionnettes dotées de citernes en plastique entament leurs tournées
quotidiennes tôt le matin, leur avertisseur sonore reconnaissable fait
réveiller les consommateurs qui préfèrent boire cette eau plutôt que celle du
robinet, une eau de source qui en plus de sa (qualité et pureté) est achetée
pour ses bienfaits curatifs, dit-on. D'autres commerçants ambulants attirent
une clientèle particulière, les vendeurs d'huile d'olive et de figues sèches (chérih), un duo réputé pour ses vertus médicinales contre
la toux et le cholestérol, fait-on courir çà et là. Ainsi, certaines catégories
de nos concitoyens recourent parfois à des acrobaties pour pouvoir affronter
les difficultés de la cherté de la vie. En jouant au chat et à la souris,
histoire de s'en sortir indemne des labyrinthes et des pièges tendus, dans un
parcours du combattant harassant. «Oui, il faut que je zigzague dans des champs
minés, avec les moyens disponibles, sans quoi, tout paraîtra sombre et sans
issue», fait noter Aïssa, un fonctionnaire au petit
revenu et à sa charge une famille de quatre personnes.