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L'artiste-plasticienne Nadia ouahioune épouse Cherrak expose au Méridien d'Oran

par Abderrahmane Ouahioune

SegIghzer u zarifar Tizi-uzzu

Moins d'un mois après son exposition au Centre des Arts ?El Yasmine' d'Oran, Nadia OUAHIOUNE, épouse Cherrak, est de retour dans la capitale de l'Ouest sur invitation de l'hôtel ?Meridien', où elle exposera de nouveau ses œuvres du 24 au 30 juin.Les amateurs d'art et le public y sont cordialement conviés.

De Ighzer u zarif, ce champ abrupt aux sentiers escarpés en contrebas du village Tassaft Ugemmun, où sont nés ses parents. à la ville des Genêts où elle voit le jour, Nadia OUAHIOUNE n'a jamais quitté sa Kabylie natale malgré les chants des sirènes qui ne cessent de l'appeler de maintes capitales étrangères.

Après sa récente exposition, très appréciée, au Centre des Arts ?El Yasmine', d'Oran, l'artiste solaire Nadia est de retour pour exposer de nouveau ses œuvres, avec leur floraison de couleurs étincelantes, des formes et des rythmes pour faire vibrer les visiteurs et égayer leur regard.

Ses riches œuvres mettent en évidence quand elles ne déterrent pas ces symboles témoins d'un passé ancestral, toujours à reconstruire. Des œuvres aussi belles que salvatrices d'un patrimoine berbère qui refuse de mourir en dépit de toutes les turpitudes du temps. L'Artiste y contribue magistralement. Lounis Ait Menguelet, notre grand poète et philosophe n'a-t il pas appelé, dans l'une de ses œuvres (Tibatin) les hommes de «la plume» à sauver notre culture par l'écriture «Zikwaiheddiþiwaye, assa di-lkae, aþidafeninegwura». Avant elle se transmettait, de bouche à oreille, maintenant c'est le tour de l'écrit pour que les futures générations puissent la posséder comme héritage.

Quoique c'est une véritable gageure d'expliquer les thèmes véhiculés par tous ces symboles qu'elle a recueillis auprès de grands-mères vivantes encore, dans les villages les plus reculés, je tenterai ce difficile exercice en me référant aux quelques explications qu'elle a bien voulu me confier.

Toute son œuvre est basée sur LA FAMILLE «Tawacult»

- L'HOMME «Argaz» qu'elle assimile à l'homme libre vivant dans nos montagnes «Amazigh»

- LA FEMME «Thamettuth, le pilier central du temple, «Thagoujdith» gardienne des valeurs ancestrales qu'elle préserve et transmet jalousement à sa progéniture.

C'est précisément ces symboles, peints sur les portes ou sur les murs de leurs maisons par les FEMMES que Nadia OUAHIOUNE, épouse CHERAK veut sauver de l'oubli. Quelques symboles dont j'ai cueilli la signification lors de sa récente exposition à la galerie d'art ?El Yasmine' d'Oran

LE CRABE «Tifiriqestigt» «igttassane flbanabbwxxam» qui veuille à la protection des secrets du foyer pour vivre en harmonie avec son voisinage.

LE TABOURET «Thakoursits» le tabouret que l'épouse apporte à son mari dès son retour des travaux dans les champs pour se laver et se reposer, un tabouret parfois deux, c'est selon l'état des relations du couple, deux tabourets signifient l'harmonie du couple. L'épouse trônera aux côtés de son mari pour soulager la fatigue d'une journée d'échignement au labeur tout en affirmant sa présence et son pouvoir

Détournant les symboles ancestraux l'Artiste célèbre la vie dans des toiles et pièces riches en couleurs. Dans des œuvres, caractérisées paradoxalement par la simplicité et l'abstraction du signe, la plasticienne évoque les us et coutumes et les autres constituants du patrimoine berbère dont elle nous fait toucher la richesse.

La voie lactée a déjà été tracée, nous te souhaitons plein succès dans ta recherche pour la prochaine publication d'un ouvrage sur la thématique de la symbolique berbère dans notre patrimoine culturel national.