Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Aïn El Turck: Les locations informelles d'habitations irritent les hôteliers

par Rachid Boutlelis

La concurrence déloyale imposée par les habitations et autres appartements proposés à la location par les particuliers au cours de la saison estivale irrite les nombreux hôteliers de la daïra d'Aïn El Turck. Ces derniers indiquent que ces locations sont exonérées de redevances fiscales et parafiscales et ne sont soumises à aucun contrôle, en soulignant que les personnes qui louent ne sont pas déclarées dans la grande majorité des cas, contrairement à la réglementation en vigueur. Cette transgression, qui contribue au manque à gagner des établissements hôteliers, rend difficile, voire impossible le recensement les locataires des habitations et appartements en question. «Certains hôteliers on fait, par contre, l'objet d'une fermeture administrative pour cette infraction», assure un gérant d'un établissement hôtelier. A l'instar des précédentes saisons estivales, l'informel s'est insidieusement infiltré dans le circuit de l'immobilier, notamment le volet de la location, dans la contrée côtière d'Aïn El Turck et ce, à la faveur d'une passivité des uns et des autres. Les appartements et/ou les espaces aménagés pour ce besoin, dans des habitations, proposés à la location, sans aucun papier inhérent autre que celui du billet bancaire, ont foisonné comme des herbes folles, ces 20 dernières années, au grand dam des hôteliers qui s'insurgent contre cette concurrence déloyale. «Nous nous acquittons régulièrement de nos taxes ainsi que de nos impôts et nous sommes régulièrement ciblés par des visites d'inspection inopinées, ce qui n'est pas du tout le cas des contrevenants activant impunément dans l'informel, au vu et au su de tout un chacun», ont déploré des hôteliers.

« Par l'innommable anarchie prévalant dans ce secteur névralgique qui nous oblige, en notre âme et conscience, d'en aviser le wali par le biais d'une requête. Nous avons déjà saisi son prédécesseur à travers une correspondance dans laquelle nous dénonçons vivement l'infraction en question, qui se répercute négativement sur notre activité ». En effet, selon le constat, même les pseudo-garages à bateaux ont allègrement adhéré à cette danse. Ces garages sont loués à partir de 5.000 DA la nuitée durant la saison estivale.

Selon le même constat, même les appartements dans les cités de logements, toutes formules confondues, sont également proposés à la sous-location, plus particulièrement en période estivale. Le phénomène des vulgaires écriteaux, proposant des locations, accrochés bien en évidence n'importe où et n'importe comment, sur lesquels sont rédigés les numéros de téléphone de leurs propriétaires, n'émeut plus quiconque. « C'est à se demander si cette transgression, à priori tolérée, n'est pas tout simplement encouragée », se sont indignés les gérants d'établissements hôteliers ayant participé à cette rencontre. Toujours est-il qu'une véritable anarchie, vivement décriée par des hôteliers, règne en maître dans ladite contrée et semble avoir tendance à prendre une ampleur démesurée dans la stupide indifférence de tout un chacun.