Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Grève annoncée des corps communs: Le ministère de l'Education tente de désamorcer la crise

par Houari Barti

A moins d'une semaine de la grève de 2 jours, les 25 et 26 avril, annoncée par le Syndicat national des corps communs et des ouvriers professionnels de l'Education nationale (SNCCOPEN), le ministère de l'Education national a lancé une invitation aux syndicalistes à rejoindre la table des discussions pour un nouveau round de discussions. Dans une correspondance émanant des services du ministère, il est ainsi annoncé que « suite au préavis de grève nationale prévue les 25 et 26 avril, et conformément à la réglementation en vigueur, il a été décidé d'organiser, le mercredi 21 avril prochain, au siège du ministère à El Mouradia, une réunion pour étudier les préoccupations exprimées dans ce document». La démarche tend essentiellement à désamorcer une crise latente qui risque d'exaspérer, un peu plus le front social et compliquer d'avantage une année scolaire déjà largement mise à mal par le contexte restrictif imposé par la pandémie du Covid. Le SNCCOPEN avait, rappelle-t-on, brandi la menace d'une grève nationale de 2 jours (25 et 26 avril en cours) ponctuée de rassemblements devant les sièges des directions de l'Education nationale à travers les wilayas du pays. Dans un communiqué diffusé par le syndicat, le débrayage est motivé par des revendications qualifiées de «légitimes » des corps communs et des ouvriers professionnels. Parmi ces dernières, le syndicat défend 4 points en particulier : la révision à la hausse des salaires des corps communs de l'Education nationale, l'annulation de la circulaire ministérielle n° 565, du 17 mars 2021 portant sur les modalités d'élections des commissions de wilayas des ?uvres sociales, la titularisation des contractuels et enfin l'octroi de toutes les primes et les promotions aux laborantins avec effet rétroactif intégrés dans le secteur, depuis 2012.

Le SNCCOPEN mène, par ailleurs, et depuis plusieurs années un mouvement de contestation pour réclamer notamment l'abrogation des articles 19 et 22 du statut général de la Fonction publique. Ces derniers stipulent que « les emplois correspondant à des activités d'entretien, de maintenance ou de service, dans les institutions et administrations publiques, sont soumis au régime de la contractualisation (...) les agents visés sont recrutés, selon le cas et en fonction des besoins des institutions et administrations publiques, par voie de contrat à durée déterminée ou indéterminée, à temps plein ou à temps partiel. Les emplois qu'ils occupent ne leur confèrent ni la qualité de fonctionnaire, ni le droit à une intégration dans un grade de la Fonction publique». Le syndicat autonome dénonce la spoliation des acquis sociaux des corps communs réduits par le statut général à la précarité de l'emploi et exige la titularisation automatique de toutes les recrues.