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FAF: Charaf-Eddine Amara, président par défaut ?

par M. Zeggai

La course à la présidence de la FAF continue d'alimenter le quotidien du public algérien et de susciter divers commentaires. Mais les évènements se sont accélérés au fil des temps et une chose est sûre : l'avis du sélectionneur national, Djamel Belmadi, aura son poids sur le choix du nouveau locataire de Dely Ibrahim. Sinon, comment interpréter la rencontre entre le président de la République, Abdelmadjid Tebboune et l'entraîneur national ? De nombreux candidats ont été annoncés ici et là et n'ont pas bénéficié de temps suffisant pour présenter leurs dossiers et entamer les démarches pour constituer leurs bureaux. Selon nos informations, Djamel Belmadi, préconisant l'intérêt de l'EN, aurait plaidé pour un prolongement du mandat de Zetchi jusqu'à la fin de l'année, après les éliminatoires de la coupe du monde. Mais, peine perdue, les pouvoirs publics ont tenu à un changement radical au niveau de l'instance fédérale. Jusqu'à hier en fin de matinée, aucune candidature n'a été déposée et à quelques heures de la fin des délais fixés par la commission électorale pour le dépôt des dossiers. Or, tout porte à croire que le PDG du groupe Madar, Charaf-Eddine Amara, est fortement pressenti et bénéficie du soutien des autorités. Ce dernier a déjà entamé les contacts pour finaliser son dossier et procéder à la composition de son bureau fédéral. En parallèle, certaines voix se sont élevées pour dénoncer l'inéligibilité du candidat en question du moment qu'il n'a pas exercé des responsabilités dans des institutions ou associations sportives de football pendant au moins cinq années consécutives. Mais cela pourrait trouver une issue favorable par l'obtention d'une dérogation. Une chose est sûre, l'annonce du nom du PDG du Groupe Madar a fini par mettre fin au suspense et a complètement chamboulé les plans de tous les autres candidats. Sauf imprévu de dernière minute, le sort du futur président de la FAF est déjà scellé, à moins d'un rebondissement de dernière minute. Alors, la course folle pour la présidence de la FAF a-t-elle pris fin ? Nous sommes tentés de répondre par l'affirmative. Or, les déclarations d'hier d'Abdelmadjid Yahi, président de la commission de candidatures, pourraient laisser planer le doute. En effet, Yahi a rappelé que le «futur président de la FAF et son bureau ne devraient pas résister longtemps», selon ses dires car : «l'éventualité de sanctions de la part de la FIFA est une réalité et que l'AGE risque carrément d'être annulée». Aussi, Yahi a regretté le fait que le MJS n'ait pas prôné la «sagesse». Quoi qu'il en soit, certains affirment que la FIFA devrait s'autosaisir du dossier en raison du «non-respect de la recommandation de l'instance internationale relative aux changements de statuts», alors que d'autres parlent «d'entraves réglementaires». Voilà une situation conflictuelle qui n'arrange guère les affaires de l'EN à la veille des éliminatoires de la coupe du monde du Qatar sachant que la réussite des Verts a commencé par déranger de nombreux pays. Il est malheureux d'en arriver là au moment où les candidats se bousculent pour accaparer le fauteuil du président de la FAF, sans présenter un projet avec tous les mécanismes nécessaires que cela requiert, dont la mise en place d'une DTN, seule structure à tracer une véritable politique de football d'une nation. L'intérêt national a primé sur toute autre considération et la paix sociale a détourné les objectifs sportifs assignés. On ne peut pas développer le football d'une grande nation comme l'Algérie en préconisant l'équilibre régional au détriment de la compétence requise pour la réussite des projets mis en œuvre. En somme, certains noms évoqués ne semblent pas emballer le sélectionneur national Djamel Belmadi. Selon Abdelmadjid Yahi, ce n'est pas seulement Charaf-Eddine Amara qui est concerné par le respect de la réglementation, mais également les membres de son bureau. En somme, d'après ce qui se trame ici et là, l'on se dirige «vers l'inconnu» comme l'a clairement souligné Abdelmadjid Yahi qui n'a pas écarté non plus le report l'AG élective, prévue dans cinq jours. En tous cas, si aujourd'hui, la constitution d'un bureau fédéral repose sur des propositions de telle ou telle personne, le football algérien est loin de sortir de l'auberge et l'avenir de l'EN semble sérieusement compromis.