Un autre nom lumineux du Chiîr El Melhoun et la chanson bédouine vient de s'éteindre : Cheikh Brahim Takhmarti est décédé jeudi à l'hôpital de Chetaïbo d'Oran, emporté par le maudit virus du Covid-19. La disparation de ce barde, connu dans tout le pays, a suscité un vif émoi dans les quatre coins de la wilaya de Tiaret.

Ciseleur de mots émérite, le défunt était aussi connu pour être le griot local et un goual (conteur), animant des spectacles dans les places publiques, souks et marchés hebdomadaires. Cheikh Brahim Takhmarti était, aussi et surtout, connu pour être un homme pieux et respecté par tout le monde au point qu'il était sollicité pour arbitrer des confis familiaux ou entre personnes de sa commune natale, Takhmaret, à quelque 90 kilomètres au sud-ouest de Tiaret. Sa déclamation dans les souks, avec la voix d'un crooner, des odes (Mu'allaqât), des poèmes antéislamiques laissaient tout le monde sur faim.

Son humour ravageur, sa générosité du cœur et sa proximité légendaire avec Monsieur Tout-le-Monde ont fait de lui un personnage très aimé de tous. Figure médiatique présente lors de toutes les manifestations et rendez-vous culturels comme la kheïma de la poésie populaire et la chanson bédouine organisée à Tiaret, Cheikh Brahim Takhmarti, lauréat de plusieurs prix, était également un habitué des plateaux TV et des stations radiophoniques tellement son art était apprécié et suivi partout dans le pays.