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AS Aïn M'lila: Un retard considérable à rattraper

par Adjal L.

Lorsqu'un club est promu dans un palier supérieur, son premier objectif est de se maintenir face à des adversaires expérimentés dotés de moyens financiers plus conséquents.

Au départ de l'édition 2019-2020 de Ligue 1, tel était le souhait des M'lilis, dirigeants, joueurs et supporters. Un sentiment fait d'appréhensions à propos d'un club habitué à jouer les trouble-fêtes et non pas les premiers rôles. Or, dès le terme de la phase aller, l'ASAM avait mis à son actif un parcours plus qu'honorable, compte tenu de son statut de promu, déjouant ainsi tous les pronostics établis par les observateurs. Personne n'aurait imaginé un tel comportement au départ. Sauf peut-être l'entraîneur Aït-Djoudi, engagé au mois de février 2019 et reconduit logiquement après le maintien. Il est vrai que les dirigeants n'ont pas manqué d'ambition pour la saison 2019-2020 en procédant à un recrutement étudié, en adéquation avec les moyens financiers disponibles. Ce n'était pas des stars loin de là, mais les Hamza, Dib, Tayeb, Demène et Dehar ont apporté le plus escompté, d'où le bon rendement de l'équipe. On peut dire que l'essentiel a été accompli au cours de la phase aller où les M'lilis, avec quatre victoires et quatre défaites, se sont spécialisés dans les matches nuls (sept). D'une part, on suppose que le secteur défensif (hormis face à l'ESS et au PAC, 8 buts en tout), a fait preuve de solidité (11 buts en 15 matches). Mais ce constat purement tactique ne justifie pas à lui seul cette bonne série. En effet, et c'est une tradition, revêtant le maillot de l'ASAM constitue un paramètre dont tous les adversaires doivent tenir compte, et qui l'ont constaté à leur dépens. Et pas n'importe lesquels. On rappellera que chez eux, le MCA, le CRB ont été contraints au nul, alors que l'USMA (champion en titre), a éprouvé des difficultés pour battre de justesse les M'lilis.

Et pourtant, il y avait des manques concernant la gestion, ce qui a poussé le coach Aït-Djoudi à déposer sa démission. Ce dernier a estimé que ses revendications visant à améliorer les conditions de préparation n'ont pas été réunies.

On pensait que le départ d'Aït-Djoudi allait se répercuter sur le rendement du groupe. Sur les sept matches joués avant que le championnat ne s'arrête définitivement, les M'lilis en ont remporté quatre pour deux nuls et une seule défaite, ce qui justifie amplement leur classement final, devant plusieurs grosses cylindrées, sous la coupe de Bougherara qui a remplacé Aït-Djoudi au pied levé. Or, Liamine est un ancien de la maison, ce qui lui a facilité la tâche, ceci dit sans vouloir lui enlever le mérite. Effectivement, il a réussi à maintenir la dynamique du groupe à la satisfaction générale. Une preuve ? En coupe d'Algérie, les coéquipiers Taiba avaient éliminé la JSK, ce qui constitue un authentique exploit, avant de succomber au tour suivant face au CABBA. Il est vrai que les M'lilis étaient concentrés sur le championnat.

Et encore, on doit signaler les défections de deux joueurs sur lesquels le staff comptait beaucoup. Il s'agit de l'attaquant Hamza Demène, qui s'est absenté et contesté le choix de l'entraîneur, alors que Rooney, lui aussi était aux abonnés absents après une visite à sa famille au Cameroun. A titre d'information, si le championnat n'avait pas pris fin à mi-mars, l'ASAM avait encore une belle carte à jouer face à l'USB, l'ASO, l'USMA et le CSC à l'extérieur, alors que la JSK, le CRB, l'ESS et le PAC devaient se produire sur le difficile terrain Demène Debbih.

A l'heure actuelle, et alors que la plupart des clubs ont lancé l'opération recrutement, à Aïn-M'lila rien n'a encore filtré. Pour le moment, aucune arrivée n'a été annoncée, alors que quatre joueurs de la saison écoulée sont déjà partis. Or, le succès du recrutement de l'exercice 2019-2020 devrait inciter les dirigeants à se démener avant la fin de la date du mercato estival.

Car, au fur et à mesure que les jours s'écoulent, le « marché » va se réduire comme une peau de chagrin. Les supporters sont très inquiets de cette inertie et attendent que les responsables se décident à bouger. Le maintien de l'ASAM est d'ores et déjà le principal objectif.