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Tebboune rencontre des responsables de médias: Internet, rentrée scolaire, liberté d'expression?

par Houari Barti

Le président de la République, M. Abdel madjid Tebboune, n'a pas caché sa colère, hier, en abordant le problème relatif aux coupures de connexion internet enregistrées la semaine dernière à l'occasion du passage des épreuves du baccalauréat 2020, allant même jusqu'à considérer le recours à ces coupures comme une atteinte à la réputation du pays.

«Nous avons régressé dans plusieurs domaines. Et ce qui s'est passé pour internet, franchement, ne nous honore pas», a estimé le président de la République lors d'une entrevue accordée à des responsables de médias nationaux, dans le cadre de ses rencontres périodiques régulières avec la presse nationale, diffusée hier soir sur les chaînes nationales de la Télévision et de la Radio. «Je serais intransigeant par rapport à ces choses-là. Notre pays avance vers l'économie numérique, le commerce en ligne et le e-payement. Il est impossible donc d'aller vers ces technologies sans internet», a-t-il martelé.

Abdelmadjid Tebboune a admis, dans ce même contexte, l'existence de divers problèmes auxquels il faut apporter des réponses. Je savais, a-t-il dit, dès mon investiture, l'importance du chantier et «que je n'allais pas trouver que des roses». Mais les choses, a-t-il souligné, «doivent être traitées d'une manière sereine et graduelle», a-t-il tempéré.

Interpellé sur la question relative aux libertés, le président de la République a estimé qu' «il n'y avait aucune entrave à la liberté d'expression et de la presse, mais qu'il y avait, en revanche, une lutte, dans le cadre de la loi, applicable à tous, contre le recours à l'insulte». Il rappellera à ce propos que l'Algérie dispose «de pas moins de 180 titres de presse écrite quotidiens, dont le papier d'impression est subventionné par l'Etat». La majorité de ces titres, a-t-il souligné, «sont endettés auprès des sociétés d'impression publiques et se permettent, en toute liberté, de nous critiquer sans le moindre préjudice». Mais, a-t-il précisé, «l'ère des injures et des insultes est terminée. L'anarchie n'est pas acceptable. Il y a la loi qui est applicable pour tous», a-t-il martelé. S'agissant de la rentrée scolaire 2020, le président de la République dira que la décision relève des prérogatives de la commission scientifique et non du gouvernement. Il indiquera à ce propos que «plusieurs pays européens ont pris la décision de rouvrir les écoles et ont effectivement repris les programmes scolaires, mais ont dû, finalement, se rétracter après une résurgence des cas de coronavirus, ce qui les a poussés à refermer ces écoles. Néanmoins, a-t-il précisé, si on constate que le nombre de cas continue de diminuer, surtout que plusieurs wilayas du pays n'ont pas enregistré le moindre cas depuis des jours, on peut effectivement, envisager la réouverture des écoles, précisément dans zones pour l'étendre graduellement aux autres wilayas». Et de préciser : «Cette décision n'est pas d'ordre politique. Elle doit être prise en concertation avec le comité scientifique qui en assumera la responsabilité». S'agissant de la décision de certains pays arabes de normaliser leurs relations avec l'entité sioniste, le chef de l'Etat dira que l'Algérie ne participera pas à cela. « J'ai remarqué un certain empressement à aller vers la normalisation, l'Algérie ne participera et ne donnera pas sa bénédiction. La question palestinienne pour nous et pour le peuple algérien est sacrée. Et je répéterai cela mardi prochain dans mon discours à l'Assemblée générale des Nations unies ». Et de considérer que le problème du Proche-Orient sera réglé définitivement une fois la création de l'Etat palestinien sera annoncée officiellement avec Al Quds comme capitale.