A la lisière du grand massif des Traras,
la citadelle perchée de Honaine (appelée par les
Romains Gypsaria) dispose de vestiges arabo-berbères
datant de la période almohade. Surplombant les eaux méditerranéennes, une
grappe de maisons autour des remparts des Almohades se blottissent contre le
flanc d'une colline dominée par les ruines évocatrices de l'ancienne dynastie
des Almohades. Jusqu'aux XIVème et XVème siècles, son port connut un essor
considérable en activités commerciales notamment de pêche et de transit de
soie, laine, fer, céréales, cuir et laine. Outre ce riche héritage et ce
glorieux passé historique et culturel, Honaine
dispose de ressources minières abondantes de marbre, de granit, de fer, de
quartz, de gypse, de calcaire, de gravier et de sable. Malheureusement, ces
ressources minières ne sont pas totalement exploitées, à l'exception de
certaines petites carrières publiques qui ont cessé leurs activités.
«La région de Honaine
recèle d'importantes réserves de ressources minières stratégiques, tels que les
gisements de granit bleu et blanc exploités par l'ENA-marbre et une entreprise
d'Oran au lieu-dit Sidi M'hamed du côté de mont Tadjra. Il y a aussi des gisements de fer comme ceux de
Béni-Saf, à Béni Abed près
du mont Sidi Sofiane, le plus haut sommet de la région, exploités à l'époque
coloniale. Des quantités énormes de minerais de fer étaient transportées à
l'aide du téléphérique au port de Honaine, puis
acheminées vers la France en 1955. L'exploitation de ces minerais a cessé par
la suite à cause des contraintes d'eaux présentes dans les gisements, car les
Français ne disposaient pas encore de la technologie d'aujourd'hui. Il existe
d'importants minerais de fer magnétiques et de stellite à ciel ouvert de Honaine jusqu'à Ghazaouet pour la
fabrication de métaux inoxydables tels que les lames de rasoirs et couteaux inoxydables»,
indiquera Salhi Abdelkader, un retraité de l'OPGI,
natif de Honaine. Et d'ajouter:
«Il ne faut pas oublier la terre cuite de Honaine qui
a été aussi un matériau au cœur des activités emblématiques traditionnelles,
d'artisanat d'art, de poterie et de diverses productions en terre cuite,
céramique et porcelaine brute ou vernissée. Dans ce domaine de poterie, Honaine possédait les mêmes coutumes que Béni-Snous. D'ailleurs Tadjra, ce mot
provient de la Tadjria, la cuvette ou la ?gasaa' traditionnelle en terre cuite qui sert pour la
préparation du pain. Malheureusement, les potiers et les fabricants de terre
cuite ont tous disparu aujourd'hui, pourtant la région de Honaine
dispose de gisements abondants de variétés et qualités d'argiles, marnes et silice».
A l'heure où le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune,
a donné dimanche dernier instruction pour l'exploitation de tous les gisements
existants dans le pays et pour relancer les activités de prospection des
réserves non exploitées, le cas de de Honaine mérite
d'être souligné.