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Les crânes des résistants inhumés au cimetière d'El Alia: Les premiers martyrs de nouveau dans leur terre

par Z. Mehdaoui

Cérémonie émouvante, hier, au cimetière d'El Alia où les 24 crânes des résistants algériens rapatriés de France ont été inhumés au carré des martyrs en présence du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.

Les restes mortuaires de 24 chefs de la Résistance populaire, rapatriés vendredi à Alger à bord d'un avion militaire des Forces armées en provenance de France, ont été inhumés en fin de matinée au Carré des martyrs du cimetière d'El-Alia.

Les 24 crânes de ces combattants de la première heure tués et dont les restes mortuaires étaient séquestrés par la France depuis le début de la colonisation au XIXe siècle ont eu droit à des obsèques solennelles.

Des funérailles militaires ont, en effet, été organisées pour rendre hommage à ces résistants qui retrouvent le pays pour lequel ils se sont sacrifiés. C'est en réalité tout un symbole, sachant que ces restes mortuaires étaient toujours considérés comme des « trophées de guerre » par le colonisateur français. Transportés par la garde républicaine, les cercueils recouverts de l'emblème national, sont arrivés vers 11 heures au cimetière d'El Alia.

L'enterrement s'est déroulé en présence du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de hauts responsables de l'Etat et de l'Armée, et des membres du gouvernement.

Etaient également présents des chefs de partis politiques et de nombreux ministres à l'image de Ammar Belhimmer, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, et Abderrahmane Benbouzid, ministre de la Santé.

L'oraison funèbre a été prononcée par le ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit, Tayeb Zitouni qui a rendu un vibrant hommage au combat libérateur de ces premiers résistants à la colonisation française dont les restes, des crânes pour la plupart, ont été séquestrés plus d'un siècle et demi dans un musée parisien. Le ministre des Moudjahidine s'est félicité à l'occasion de l'aboutissement d'un long processus de rapatriement de ces valeureux résistants à la soldatesque française.

Il saluera également les efforts fournis par le chef de l'Etat pour le rapatriement des crânes des résistants algériens morts pour la défense de l'Algérie.

Les restes mortuaires ont été enterrés par des éléments de la protection civile sous une salve de coups de feu tirés en l'air par des éléments de la garde républicaine.

A noter que la veille, un hommage public a été rendu, durant tout la journée, au palais de la Culture, par de nombreux citoyens, venus de plusieurs wilayas du pays se recueillir à la mémoire de ces valeureux combattants.

Rapatriés vendredi à Alger à bord d'un avion militaire des Forces armées en provenance de France, les restes mortuaires, conservés depuis plus d'un siècle et demi au Muséum d'Histoire naturelle de Paris, sont ceux notamment de Mohamed Lamjad Ben Abdelmalek, dit Chérif Boubeghla, Cheikh Ahmed Bouziane, chef de l'insurrection de Zaâtcha, Cherif Bou Amar Ben Kedida, Si Mokhtar Ben Kouider Al-Titraoui et d'autres de leurs frères, dont un jeune résistant d'à peine 18 ans de la tribu de Beni Menasser, nommé Mohamed Ben Hadj.