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Coronavirus: Peurs, défis et remises en question

par Tahar Mansour

  Une peur latente, inexplicable et inexpliquée, monte dans l'esprit de tout le monde, dans tous les pays, devant la situation pandémique actuelle qui suscite des guerres de mots, d'études et de déclarations, une cacophonie mal placée au moment où tous les efforts devraient se diriger vers le même sens : trouver une parade efficace contre ce virus et sauver l'humanité ! Des scientifiques de talent, des chercheurs émérites, des responsables d'institutions sanitaires mondiales mais aussi des politiques et des hommes d'affaires se lancent dans un tumulte planétaire causé par une guerre d'intérêts majeurs, à coups d'études rapidement menées, de vérités contraires annoncées et de sentences. Après les annonces çà et là de découvertes d'un vaccin efficace contre le Covid-19, un silence incompréhensible s'installe. A-t-on vraiment découvert ce vaccin, a-t-il prouvé son efficacité, va-t-il être commercialisé dans un proche avenir ? Personne ne nous dit rien.

Actuellement, nous assistons à une véritable guerre entre des scientifiques de différents pays concernant l'utilisation de la chloroquine qui présenterait, selon certains, des risques pour les malades. Une étude publiée par The Lancet, un magazine scientifique mondialement connu et reconnu, estime que l'utilisation de la chloroquine est inefficace, en plus d'effets indésirables sur l'arythmie cardiaque, amenant l'OMS à mettre fin à des essais cliniques qui étaient en cours. Une vive polémique est née entre les scientifiques et certains déclarent, comme le Pr. Raoult (France) et le Pr. Jaäfar Heïkel, un infectiologue et épidémiologiste marocain, que l'étude prêche par le fait qu'elle ne soit pas clinique mais basée sur des données de malades recueillies dans des registres informatisés à travers plusieurs hôpitaux de plusieurs pays. D'autres voix s'élèvent à travers le monde pour soutenir ou démonter l'étude en présentant des arguments divers.

L'Algérie fait confiance à ses compétences

L'Algérie a, dès les premiers jours de la pandémie, décidé d'utiliser la chloroquine et a obtenu des résultats satisfaisants, plus de 15.000 patients atteints ou soupçonnés d'être atteints par le Covid-19 ont été traités avec la chloroquine sans enregistrer de réactions indésirables. Après la décision de l'OMS de suspendre les essais cliniques par la chloroquine, notre pays déclare qu'il ne renoncera pas à ce traitement qui a démontré son efficacité, d'autant plus, qu'à ce jour, il n'y a aucun autre produit de remplacement. Toutes ces déclarations, ces études confuses, ces interventions tendant à faire abandonner le seul médicament efficace contre le traitement du Covid-19 et qui a eu des résultats probants, sentent le soufre et la manigance. Comme à son habitude, l'Algérie fait entière confiance à ses propres compétences scientifiques et médicales et les faits et chiffres sont là, confirmant le bon choix de la commission chargée du suivi de la pandémie et des scientifiques qui se sont penchés sur la chose.

Le port de masque aussi

De nombreuses voix s'élèvent aussi pour contester l'efficacité du masque chirurgical contre la propagation du virus, mais toujours sans donner les moindres preuves cliniques avérées. Ce ne sont que des supputations et des affirmations gratuites des uns et des autres, certains par niaiserie, d'autres, les plus dangereuses par calcul. D'ailleurs, le fait que le port de bavette soit devenu obligatoire par décret en Algérie nous renseigne, on ne peut mieux, sur la justesse de vue de nos scientifiques qui confirment ce que chacun peut constater sur le terrain et comprendre facilement : le masque est efficace, ne serait-ce que pour bloquer les gouttelettes de salive qui s'envolent et qui transportent avec elles le virus. Les Algériens, malgré quelque réticence enregistrée au début, commencent à comprendre l'utilité de porter un masque de protection. Là aussi, le travail de sensibilisation doit être maintenu car, comme tous leurs semblables, les Algériens sont collés à Internet et sont au courant de tout ce qui se passe dans le monde, en temps réel.

L'hygiène communautaire

Nous ne parlerons jamais assez de l'hygiène dans nos magasins, dans nos cafés, dans nos lieux publics, dans nos cités, le seul remède contre toutes les maladies et qui nous manque terriblement, pour diverses raisons. Nous pourrons aussi vaincre la pandémie actuelle en observant les règles d'hygiène les plus strictes, lavage des mains, brossage des dents, douches régulières et rapprochées, mais aussi et surtout, ce que nous pouvons appeler l'hygiène communautaire dans les lieux publics. Ne plus acheter de pain dans les épiceries ou dans la rue, de produits périmés à bas prix, éviter de jeter nos ordures n'importe où et n'importe quand, ne plus cracher sur le sol, ne plus jeter nos masques et nos mouchoirs en papier n'importe où, sont des gestes d'une grande valeur qui doivent devenir automatiques dans notre société. Les magasins, les étals de fruits et légumes, les épiceries doivent aussi veiller à la propreté de leurs lieux de travail et de leurs marchandises, les entreprises doivent aussi remettre les lieux dans leur état initial après avoir effectué les travaux et les communes sont tenues aussi à veiller à la propreté de tous les espaces, par leurs propres moyens ou en obligeant les propriétaires des constructions à le faire. Les bureaux d'hygiène se trouvant dans chaque commune doivent se réveiller de leur léthargie et contribuer à asseoir de bonnes habitudes, pas seulement en sévissant mais aussi et surtout en sensibilisant et en donnant l'exemple. C'est seulement ainsi que nous arriverons à éviter d'autres désagréments comme celui que nous vivons actuellement dans notre chair et dans notre vie.