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Le temps qui passe: Le temps relatif

par Sid Lakhdar Boumédiene

La nature de l'être humain est de souvent s'engager dans une réflexion sur le temps et donc du cycle de l'histoire humaine. Cette fois-ci nous parlerons du temps de vie d'un individu. Je n'oserais pas vous parler de la relativité du temps théorisée par A. Einstein. Vu mon incompétence abyssale en physique (pas une seule heure de cours), je m'abstiendrais, au risque de perdre ma crédibilité sur mon raisonnement des lignes suivantes.

À l'école maternelle, une année scolaire nous paraissait un siècle. Les enfants disent j'ai huit ans et demi. C'est que le temps long pour un enfant a besoin de balises, de repères. Le demi a un sens important, il indique la volonté de montrer le vécu de l'enfant et sa longue expérience pour mériter le respect de sa maturité.

Puis cette expression étonnante et spontanée des enfants et adolescents : « De toute ma vie je n'ai pas eu un si beau cadeau ». Vous vous imaginez la référence d'une vie entière pour qualifier le temps lorsqu'on a dix ou quinze ans.

Puis le temps s'accélère avec l'expression: « Mon Dieu, je n'ai pas vu le temps passer ! ».

Puis le fameux « Je n'ai pas le temps, je t'appellerai ! ».

Et puis vient le terrible moment qui m'a fait basculer dans un autre temps, plus jamais celui dont j'avais la perception auparavant. Car un jour, un terrible jour, une jeune élève dans mon début de carrière en banlieue me dit « Monsieur, vous avez l'âge de mon père!». (Véridique). Le monde s'écroule et le temps vous écrase soudainement de tout son poids.

Puis le rabâchage, encore et encore « De mon temps, dans ma jeunesse, et patati et patata...».        Comme je le fais souvent, y compris dans cette rubrique. Le temps futur promis devient le temps antérieur. Et un jour, vous vous apercevez que le temps n'est pas infini. Et vous vous souvenez que vous êtes né une certaine année 1955 à Saïda. C'est « le temps à rebours »

Le temps est traître, il se dissimule, il mute et change de vitesse.

Mais il finit toujours par vous rattraper dans votre course effrénée et vous ramener à son point de départ.