En perspective de l'octroi
d'un nouveau programme de logements sociaux pour faire face à la forte demande,
un rapport détaillé sur le dernier recensement des bidonvilles de la daira d'Aïn El Turck a été remis aux services concernés de la wilaya,
a-t-on appris de sources proches de la commune d'Aïn
El Turck.
Environ 4.000 constructions
illicites sont répertoriées à travers la daïra d'Aïn
El-Turck, selon un décompte provisoire établi par les
services de l'Urbanisme. Ce chiffre peut être aisément revu à la hausse et ce,
au vu de l'ampleur de cette transgression ayant pris des proportions
démesurées, ces dernières années, dans cette prestigieuse contrée côtière, qui
dans un passé, encore vivace, n'était animée qu'au cours des saisons estivales
par un rush de vacanciers jouissant d'un parfait savoir-vivre. Toujours est-il
que le phénomène des constructions illicites a accaparé des hectares de terre
du domaine public, de l'agriculture et du forestier, essaimés à travers le
territoire de cette daïra. C'est ainsi que d'immenses parcelles de terrain ont
été détournées de leur vocation initiale pour abriter des bidonvilles, de plus
en plus nombreux et encore, beaucoup plus vastes. En effet, cette contrée
côtière, qui aspire, ironie du sort, à promouvoir le tourisme, sont le
principal poumon économique, est durement confrontée à l'infraction liée aux
constructions illicites et ce, au point d'en être complètement défigurée et ce,
sans épargner les kilomètres de ses plages. Nul n'ignore en réalité que, ce
phénomène a donné naissance à de véritables réseaux, qui se sont spécialisés
dans les transactions de lopins de terre et/ou de masures au sein de ces
bidonvilles. Selon des sources concordantes, un lot de terrain est proposé à
partir de 10 millions de centimes alors qu'une baraque est cédée à partir du
triple, voire plus, dans les bidonvilles de cette daïra. Avec le temps et à la
faveur d'une flagrante indifférence des uns et des autres, de véritables îlots
de masures ont poussé, un peu partout et continuent à s'étendre insidieusement,
au fil des jours, dans cette région. Ce malheureux constat s'additionne
malheureusement, aux bidonvilles répertoriés à l'intérieur du tissu urbain de
ces communes. L'infraction relative au branchement illicite sur les réseaux de
l'électricité et de l'AEP par les occupants de ces masures, est devenue
courante avec le temps et ce, avec tous les désagréments et autres graves
dangers encourus. Les décharges sauvages, qui ont fait leur apparition autour
de ces regroupements de baraques, résultant des amas d'ordures ménagères,
déposés par leurs occupants, ajoutent exécrablement une touche supplémentaire à
ce sordide. En réalité, c'est un secret de polichinelle pour tout un chacun, le
fait que des familles, venues de différentes contrées du pays, espèrent
composter un ticket, qui leur ouvre le supposé droit de figurer sur la liste
des bénéficiaires de logements sociaux et/ou de ceux de la résorption de
l'habitat précaire, RHP. Selon des sources concordantes, les membres des
réseaux cités plus haut, font miroiter en effet sournoisement ce prétendu
avantage dans le but évident de convaincre leurs potentielles victimes à
acheter une baraque ou une parcelle de terre, dans ces bidonvilles. Ce trafic
semble avoir encore de beaux jours en se référant sur la prolifération
vertigineuse des îlots de constructions illicites. Le triste
constat est édifiants dans les localités de St Roch, Paradis-Plage, Claire
Fontaine et même en plein cœur de la commune d'Aïn
El-Turck, sur une superficie qui abritait les
ex-galeries, mitoyenne à la cité des ?350 logements' sociaux ou encore dans le
village Filaoucène, communément appelé ?El Qaria', sur le territoire de la commune de Bousfer, où une rivière (oued namousse)
a été carrément obstruée par des masures au détriment de la culture maraichère
ou encore dans le bourg ?Ouadite', dans cette même
municipalité, à El Ançor et à Mers El Kébir. Il importe de signaler, aussi, que même les
biens communaux essaimés à travers cette daïra, n'ont pas été épargnés par ce
phénomène. «Ces constructions illicites sont devenues, avec le temps, une
véritable monnaie d'échange pour un logement. Certains bénéficiaires des
logements sociaux les cèdent, aussitôt après les avoir acquis alors que
d'autres, encore plus nombreux, les proposent pour une sous-location» a fait
remarquer un retraité de la commune d'Aïn El Turck.