Pour leur troisième jour consécutif de grève, les
travailleurs de l'Epic ProcCo (Propreté de
Constantine) se sont massivement rassemblés, hier matin, devant le siège de
l'établissement sis à la zone industrielle Palma, pour dénoncer l'indifférence
des responsables qui n'ont pas daigné répondre à leurs préoccupations. Les travailleurs ont débrayé le lundi 11 novembre en signe de
protestation contre les conditions déplorables dans lesquelles ils exercent
leur activité, en l'occurrence le nettoyage et la collecte des déchets, la
marginalisation et l'absence des droits les plus élémentaires, dont les tenues
de travail (absence de dotations de tenues vestimentaires réglementaires),
l'absence de vaccins contre les maladies qui les menacent dans le milieu de
travail porteur de microbes et de risques de maladies graves, a-t-on appris des
grévistes lors de leur rassemblement devant le siège de la direction de l'Epic ProCo. Soit un environnement où les conditions
décentes de travail les plus élémentaires ne sont pas garanties, comme le
résume un gréviste. « Nous sommes réduits à un état proche de l'esclavage »,
lance un travailleur sur un ton triste. « Cela fait longtemps que les
travailleurs souffrent de cet état de fait, caractérisé par des abus
d'autorité, des pressions et des menaces de licenciement contre quiconque
oserait lever la tête, ajoute-t-il, mais l'injustice qui a atteint un seuil
insupportable » a poussé les travailleurs vers cette option de la grève
illimitée, même si celle-ci est considérée comme sauvage, puisque aucune
chapelle syndicale ne la chapeaute. D'ailleurs, soulignent les grévistes, «
nous revendiquons, justement, l'installation d'une section syndicale pour
prendre sérieusement en charge les revendications fondées et légitimes des
travailleurs. Comment se fait-il qu'un établissement de cette taille, employant
plus d'un millier de travailleurs, soit sans aucune représentation syndicale ?
Parce que les travailleurs sont terrorisés à l'idée de faire toute objection à
l'employeur, parce qu'il existe une préméditation pour exploiter ces
travailleurs de simple condition sociale, parce que personne ne prête aucune
considération à ces agents d'hygiène qui triment du matin au soir sans avoir ni
gants ni combinaison pour se protéger contre les germes véhiculés par les
déchets, parce qu'il y a une volonté délibérée de traiter ces travailleurs
d'une manière inhumaine... », se laisse aller dans sa
complainte un travailleur. « Aujourd'hui, tant qu'on y est, nous dénonçons les
conditions socioprofessionnelles misérables et l'on fait appel au wali pour
qu'il s'intéresse de près à cet établissement où les moyens de travail se
dégradent d'une manière outrageante », affirment des grévistes. « Nous
demandons une commission d'enquête pour voir de près le volet gestion, car nous
sommes affligés par le constat (pour l'exemple) que de nombreux camions de
ramassage des déchets sont en panne à cause du laisser-aller et l'indifférence
des responsables », poursuivent-ils. Pour précision, l'Epic PropCo
prend en charge le ramassage des déchets au niveau de sites très imposants de
par les déchets générés des activités commerciales et les ordures ménagères de
milliers de ménages, à l'enseigne de la cité Daksi Abdesselem avec tous ses marchés, Ziadia,
Djebel El Ouahch...