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Une cinquantaine de cas enregistrés: Un «Vendredi blanc» pour protester contre les agressions contre les imams

par Moncef Wafi

Le Secrétaire général du syndicat des imams a indiqué, hier, que la base réfléchit à une action de protestation pour dénoncer le climat d'insécurité qui entoure leurs missions. Contacté au téléphone par ?Le Quotidien d'Oran', Djelloul Hadjimi a révélé l'existence d'une réflexion autour d'une action publique initiée par les imams pour dénoncer la situation actuelle et les agressions tant verbales que physiques dont ils sont victimes. Notre interlocuteur évoque une cinquantaine de cas de ces attaques qui se sont produites ces derniers jours, un peu partout, dans le pays. ?Vendredi blanc' avec le respect des piliers du prêche «entre 5 et 10 minutes » et un sit-in au niveau national, sont 2 options envisagées pour le moment, par l'organisation syndicale, reste toutefois à choisir la bonne formule et la date de cette contestation. Hadjimi tient, également, à dénoncer l'interdiction d'accès aux mosquées faite à certains imams, dont lui-même. Quant à l'identité de ces agresseurs, notre interlocuteur pense qu'ils font partie des courants religieux de pensées contraires à l'idéologie de référence et qu'ils ont profité du Hirak pour passer à l'action.

Quant à la plate-forme revendicatrice des imams, Hadjimi affirme qu'elles sont toujours d'actualité mais vu la situation que vit le pays, la priorité est ailleurs et appelle les autorités compétentes à protéger l'imam dans l'exercice de ses fonctions. Pour rappel, un bras de fer avait eu lieu entre le Syndicat des imams et sa tutelle, il y a de cela six à sept mois, avec, à la fin, l'ancien ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, demandant aux imams d'attendre la prochaine élection présidentielle pour donner suite à leurs revendications. A propos de conditionner la satisfaction de leurs doléances à l'échéance électorale, Hadjimi s'était interrogé sur la pertinence d'une telle proposition du fait que leur démarche est avant tout syndicale. «Notre mouvement n'a rien à voir avec les élections et nous ne demandons que nos droits», explique-t-il. Quant à la crainte de Mohamed Aïssa de voir les imams être responsables de troubles à la sécurité publique à quelques semaines de la fin du mandat présidentiel, Djelloul Hadjimi avait affirmé qu'ils ne sont en aucun cas des éléments perturbateurs et que leurs revendications sont protégées par la loi.

A propos de faire sortir le conflit sur la place publique, le Secrétaire général du Syndicat des imams avait réitéré sa volonté au dialogue «sans concessions, constructif et canalisé». Concernant leurs revendications, il avait indiqué qu'elles ne se limitent pas simplement à la question salariale mais elles sont plus larges et plus globales, directement liées au cadre du travail de l'imam et aux moyens matériels mobilisés pour lui permettre de réussir sa mission dont le logement de fonction, un véhicule de service et plus de sécurité.