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Pour le RCD: Une «république exemplaire» ne peut se suffire d'une «justice sélective»

par R. N.

Réuni le 14 juin 2019, le secrétariat national du RCD a consacré une partie de son ordre du jour aux «évolutions dans la situation nationale, à la lumière de la dynamique démocratique de la société algérienne, enclenchée depuis le 22 février 2019, pour conquérir ses droits à la citoyenneté».

«Le Secrétariat national du Rassemblement constate que l'exacerbation des règlements de compte dans le sérail algérien est avant tout le corollaire de l'absence de la promotion d'une solution politique démocratique», note le communiqué, rendu public à l'issue de la réunion de vendredi.

Pour le RCD, «les auditions par la justice des membres des exécutifs successifs qui ont sévi sous le règne du chef de l'Etat déchu et les charges graves qui pèsent sur la plupart d'entre eux démontrent que le pays a été longtemps livré à une faune de prédateurs apatrides sans foi ni loi». Estimant aussi que «l'Etat de droit auquel aspire notre peuple» (?) «ne peut être érigé sur l'impunité ou l'amnésie».

Par ailleurs, le RCD «estime que la voie qui mène vers la république exemplaire peut prendre des chemins tortueux mais elle ne peut se suffire d'une justice sélective». «Dans le nouveau contrat social que notre peuple finira par imposer, dans la paix, avec ses partis et ses organisations, l'indépendance effective de la justice constitue le cœur et le moteur du nouvel édifice institutionnel», ajoute le communiqué.

Concernant le «dialogue inclusif» et le «compromis» comme «moyens idoines de résoudre les crises», le RCD estime qu'ils «ne s'opèrent pas sur l'objectif d'édification pérenne d'un Etat de droit». «Par contre, les compromis sur les mécanismes et les délais ne sont pas possibles tant que les libertés publiques sont tributaires des calculs du pouvoir de fait. La libération des détenus d'opinion, la restriction de la détention préventive à la seule nécessité de la manifestation de la vérité, la cessation des interpellations de citoyens anonymes pour le seul fait qu'ils ?sont soupçonnés de participer à une marche?, la levée de l'encerclement de la capitale participent de mesures d'apaisements incontournables».

Le Secrétariat national du RCD termine sa communication «en ce 14 juin 2019», en s'inclinant «devant la mémoire des 126 jeunes assassinés par les gendarmes en 2001 dans la région de Kabylie». «Une justice indépendante, forcément soucieuse de restituer sa mémoire au peuple algérien, se doit, en son temps, de convoquer tous les acteurs et les témoins encore vivants de cet épisode douloureux».