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La vie politique s'emballe: Des rumeurs et des démentis

par Moncef Wafi

Depuis l'incarcération de Louisa Hanoune, la SG du PT, jeudi dernier, la scène politique semble s'emballer entre communiqués de dénonciation, rumeurs et autres ballons-sondes lâchés pour connaître la température de la rue. Dans une tribune publiée sur son compte Facebook, Saïd Sadi évoque des rumeurs sur son arrestation. Il rapporte ainsi que des «mouches électroniques», évoquant son «imminente» arrestation décidée par «le chef d'état-major» «ont circulé à plusieurs reprises». L'ex-patron du RCD est certain que ces attaques sont «inspirées par des officines spécialisées» qui «délivrent des messages à connotation mafieuse».

Indiquant que ces procédés «obliques» sont le modus operandi de «tous les systèmes autoritaires», il précise qu'«aujourd'hui, les parrains ont changé mais les méthodes étant les mêmes». Si le nom de Sadi n'a pas été évoqué dans ce qu'il est convenu d'appeler le cercle des comploteurs, celui des chefs de partis de l'Alliance présidentielle, lui, par contre, a largement circulé sur les réseaux sociaux. A ce propos, le président du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounès, a démenti toute implication dans la «réunion secrète» dont les protagonistes présumés sont soupçonnés d'avoir manigancé «un complot contre l'autorité de l'Etat». Il a affirmé qu'il n'a jamais pris part à une réunion «hors des cadres réglementaires et légaux de la République algérienne, pour comploter contre la souveraineté» du pays.

Quant aux échéances électorales, Saïd Sadi, et toujours sur les réseaux sociaux, a tenu à critiquer le maintien des élections présidentielles pour le 4 juillet prochain «en dépit de tout bon sens», estimant qu'«elle ne règlera rien». Il ajoute que «l'abîme constitutionnel qui se rapproche à grands pas est vertigineux» et craint que «l'Algérie aura alors le triste privilège de figurer sur la dégradante galerie des nations sans Etat». Sadi redoute également le recours à l'état d'exception, soulignant que «l'invraisemblable blocage politique entretenu contre vents et marées tend, justement, à provoquer cette funeste perspective».

Quant à lui, l'ancien chef du gouvernement, Ahmed Benbitour, juge que le maintien du scrutin du 4 juillet mènerait l'Algérie vers «la catastrophe», appelant à la mise en place d'une «période de transition».Lors d'un entretien accordé à la Radio nationale Chaîne III, il a indiqué que «si on ne passe pas par une période de transition, on n'arrivera pas à une solution ». Il a aussi espéré que le prochain chef de l'Etat ne sera pas désigné par l'armée et que «si on reste dans la perspective d'élection le 4 juillet, c'est fatalement une désignation et non pas des élections». Benbitour s'est également exprimé sur la mission de l'armée et son devoir qui «est de remettre ce pouvoir au peuple», affirmant que «si ça continue comme ça, fatalement on va tomber dans la violence». Il a par ailleurs refusé de commenter le mandat de dépôt de Hanoune expliquant que «lorsqu'un dossier est entre les mains d'un magistrat, seuls le magistrat et les avocats ont le droit de parler de ce sujet-là».