Près d'une centaine d'anciens militaires,
des appelés maintenus sous les drapeaux, lors de la décennie noire, et connus
par l'appellation ?18 plus 06', ont tenu, jeudi dernier, un rassemblement sur
la place Salah Bey, pour soutenir le ?Hirak'
populaire, l'ANP et rappeler, aussi, qu'ils poursuivront leur mouvement de
protestation jusqu'à l'obtention de leurs droits.
Ces anciens appelés ont
entonné des chants patriotiques et d'autres à la gloire de l'Armée et du peuple
algérien. Ils brandissaient des pancartes, portant des inscriptions, ?Nous
appuyons le Hirak', ?Nous sommes les enfants de ce
peuple, qui est notre famille', ?Les voleurs sont nos ennemis'. Selon leur
représentant, le coordinateur régional, Simoud
Hichem, ce rassemblement regroupe des appelés de près de 15 wilayas de l'est du
pays, dont Constantine, Jijel Skikda, Mila, Sétif, Batna, Guelma, Biskra, etc.
Il s'agit, poursuit-il, d'appelés du Service national qui ont été maintenus, en
plus des 18 mois, 6 autres mois, sous les drapeaux, à savoir de 1992 à 1996. La
raison invoquée, alors, concernait la nécessité de faire face au terrorisme,
dit-il, qui menaçait le pays et ses institutions. Et d'indiquer que « nous
avons organisé ce rassemblement, en soutien au mouvement populaire, en cours à
travers le pays, depuis le 22 février ». Et de souligner que « nous sommes
fiers d'appartenir à ce peuple qui réclame ses droits par des marches
pacifiques, de façon civilisée et sans violence et qui vient d'obtenir gain de
cause avec le départ de Bouteflika. De même que nous adhérons aux propositions
de l'ANP, relatives à l'application des articles 7, 8 et 102 de la
Constitution. Et nous nous félicitons aussi, l'ANP (dirigeants et simples
soldats), pour s'être, finalement, rangée du côté du peuple en promettant de
continuer à le faire jusqu'à ce que toutes ses revendications aboutissent ». Il
rappelera, par ailleurs, que les rappelés maintenus
dans les casernes, ont défendu la République et la continuité de l'Etat et payé
le prix fort lors de la ?décennie noire'. « Elle a ainsi causé à notre corps,
pas moins de 10.000 malades mentaux, 3.000 cas de suicide et 5.000 cas de ?harga', avec la mort de beaucoup d'entre eux en mer. Aussi
nous réclamons le droit d'accès aux hôpitaux militaires, pour une meilleure
prise en charge, la reconnaissance officielle de nos sacrifices face au
terrorisme, la priorité au logement social car nous comptons encore de nombreux
cas de sans-logis. Nous ne cesserons jamais de revendiquer nos droits sociaux
», lance, en conclusion, notre interlocuteur.