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LFP - Programmation: La Ligue face à ses responsabilités

par M. Zeggai

  La programmation continue de susciter des interrogations au point où certains clubs se sentent lésés par rapport à d'autres. Logiquement, la programmation des matches doit obéir avant tout à l'intérêt général des clubs. Or là ce n'est pas le cas. Car, les conditions d'équité ne sont pas réunies. Résultat ? Certains clubs menacent de boycotter le championnat, et c'est légitime. Certaines équipes se trouvent sans compétition plus de trois semaines et cela nécessite, selon les spécialistes, toute une préparation physique.

C'est le cas de l'USMBA, du MCO, du CRB et bien d'autres formations qu'on oblige à jouer deux matches en l'espace de quatre jours. Le temps de récupération n'est pas équitable par rapport à d'autres clubs, à un moment crucial du championnat avec le spectre de la relégation et la pression du podium. La LFP est donc appelée à revoir sa copie et surtout à prendre ses responsabilités.

Ces entraves dans la préparation perturbent totalement le travail des entraineurs et la concentration des joueurs sans pour autant oublier le public. Car, il est inconcevable de faire jouer la 25e journée qui s'étalera du 1er au 3 avril prochain, alors que l'on enregistre plus de dix matches en retard. Une mise à jour est inévitable pour mettre tout le monde sur le même pied d'égalité, d'autant plus que pas moins de neuf formations sont concernées par la descente en Ligue 2. Le NAHD par exemple compte la bagatelle de quatre matches retards. L'USMBA et CRB deux, l'ASAM, le DRBT, le MCO et le MOB un, alors qu'ils sont tous menacés de relégation. Ces décisions qui ne répondent à aucun critère sont prises sans tenir compte des enjeux de fin de saison. L'USMBA refuse de jouer contre le MOB avant de disputer ses deux matches retard contre la JS Saoura et le NAHD.

C'est du moins la décision prise par le conseil d'administration du club de la Mekerra. C'est aberrant. Idem pour le MCO dont le match face au MCA vient d'être reporté une énième fois. C'est dire que la LFP est dans l'obligation de procéder à la mise à jour du calendrier pour éviter toute équivoque. Nul doute que ces multiples innovations dans la programmation des matches suscitent des doutes et engendrent des répercussions dans la retransmission. D'ailleurs, la télévision algérienne s'est plainte de ces fréquents changements.

La situation actuelle est pénalisante, alors que l'on s'attendait à ce que la LFP programme des matches à la même date et à la même heure. En somme, la programmation est déjà décriée et avec ces innombrables reports l'on se demande si la compétition s'achèvera le 5 mai comme annoncé.

En attendant une nouvelle programmation, c'est le suspense qui règne. Le jeu de coulisses, le non respect de l'éthique sportive et les éventuels arrangements de matches risquent d'éveiller quelques soupçons. C'est par là où commence généralement la violence. Car chacun va interpréter à sa façon cette mascarade dans la programmation. Qu'on ne vienne pas nous dire que la LFP n'a pas trouvé de créneau pour programmer un match comptant pour la 18e journée, JSS-CSC ou DRBT-CRB (19e journée).

Ainsi, après les affaires USMA-JSK et MCA-JSS, qui ont fait couler beaucoup d'encre, il n'est pas écarté d'assister à d'autres scandales. En tous les cas, la guerre est déclarée entre Abdelkrim Medouar et certains clubs. C'est ce que nous ont confirmé certains présidents, mais là le premier responsable de la LFP a déjà pris les devants pour riposter contre une éventuelle réaction des clubs lésés. La responsabilité de la LFP est engagée sur tout ce qui se trame dans ces championnats des Ligues 1 et 2. Car Medouar avait bien affirmé que c'est à lui que reviennent les décisions finales sur des propositions de la FAF. «Jamais le président de la FAF ne s'est immiscé, c'est une réalité, le dernier mot me revient mais on se concerte».

A présent, il est temps de réagir dans l'intérêt de tout le monde, notamment dans l'intérêt du développement du football national déjà contesté.

Après la cocaïne, les rumeurs d'arrangements de matches, le favoritisme, la violence et les graves accusations des présidents et entraineurs entre eux, Abdelkrim Medouar devra prendre le taureau par les cornes, car le temps des intérêts personnels et des «ordres d'en haut» est révolu. Car nul n'a le droit de jouer avec la sensibilité du public algérien.