Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Le vendredi de tous les dangers

par Kharroubi Habib

Ce vendredi, la situation déjà lourde et inquiétante qui prévaut en Algérie en raison que Bouteflika et son clan s'entêtent dans le scénario d'un cinquième mandat qui fait souffler un vent de révolte populaire, risque de virer à la tragédie nationale. Ce jour-là, que de multiples et anonymes appels ont fixé pour qu'il y ait une démonstration de rejet sans appel par les Algériens du fait accompli qu'on veut leur faire accepter, il se pourrait en effet que l'Algérie plonge dans le cauchemar. D'où l'impérieuse obligation pour les citoyens qui révoltés contre la reconduction en marche d'un président malade et à l'incapacité démontrée à gouverner mais dont également les quatre précédents mandats ont conduit le pays au mur ont décidé de faire entende leurs voix à ne pas se prêter à la manipulation dont leur colère pourrait faire l'objet.

Il leur faut clairement exprimer que leur rejet du cinquième mandat et du pouvoir qui s'est mobilisé pour l'imposer au pays ne vaut pas condamnation du régime républicain algérien et de la matrice nationaliste qui lui a donné ses fondamentaux. Or il est des appels lancés à traves les réseaux sociaux dont les lanceurs ne font pas mystère que c'est ce qu'ils attendent d'une démonstration populaire anti-cinquième mandat.

Qui sont-ils ces lanceurs qui cherchent à transformer une manifestation anti-cinquième en une confrontation de tous les dangers ? Ils sont à n'en point douter les porte-voix de deux extrêmes ayant intérêt à ce que cette confrontation se produise.

Le choix du jour et de l'heure fixés à la manifestation anti-cinquième mandat un vendredi après la fin de la prière en commun peut être mis au compte de l'un ou de l'autre extrémisme. Pour celui que compte le camp du pouvoir, l'agitation de la rue qui se produirait dans ces conditions serait le scénario idéal lui permettant de conditionner à nouveau l'opinion algérienne et pourquoi pas internationale en faveur du statu quo politique dont le cinquième mandat est porteur. Cela en recourant à l'épouvantail islamiste, procédé ayant jusque-là réussi à confiner les revendications populaires d'un changement de régime politique. Elle donnerait à l'autre extrémisme, islamiste en l'occurrence, l'opportunité de se réinsérer dans la scène politique et par détournement de la colère populaire anti-cinquième mandat se poser en alternative exclusive du pouvoir qui y postule pour Bouteflika.

Pris dans cet étau par lequel cherchent à les enserrer les deux extrémismes en question, les Algériens doivent impérieusement faire preuve de maturité politique pour faire échouer les desseins tout aussi mortifères de l'un et l'autre extrémisme qui tentent de les manipuler.