Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Electricité, gaz et eau: Des réalisations et des contraintes

par G. O.

  «Des 15 stations de dessalement d'eau de mer inscrites dans le programme du président de la République, 11 sont opérationnelles et 4 seront construites prochainement», a déclaré le ministre de l'Energie.

La stratégie du secteur «pour les 5 années à venir pour une énergie, moteur essentiel de l'économie nationale», a-t-il dit, «repose sur une utilisation raisonnable et une valorisation de nos ressources (...), et ce, en renforçant nos efforts d'exploration (...), et par une concertation entre toutes les parties pour un meilleur service public». Stratégie qui, ajoute-t-il «est en train de se faire, elle suit son petit chemin, mais elle se fait».

Guitouni fera part de la tenue «prochainement» d'une conférence «pour parler énergie». Il rappelle qu'en 2000, «le président s'est interrogé sur ce que devient l'énergie ?» C'était, dit-il «l'époque des délestages, on ne dormait pas sans y penser, je n'aime pas le mot délestage ! Il n'y avait pas non plus d'eau, on ne dormait pas, on attendait, parfois le bruit du compteur nous réveillait mais ce n'est que de l'air...» Il note ainsi qu'aujourd'hui «nous avons 11 stations de dessalement de l'eau de mer qui garantissent 2,5 millions m3/jour d'eau dessalée qu'on ajoute aux 11,5 millions m3/jour dont a besoin le pays, et 4 autres stations sont en voie de réalisation (pour atteindre le nombre de 15 comme inscrit dans le programme du président de la République) pour alimenter Zéralda, El-Tarf, Tébessa Skikda et Bejaïa et produiront pour 300.000 m3/jour, jusqu'à ce qu'on arrive à garantir 3,5 millions m3/jour, l'eau c'est le défi d'aujourd'hui et de demain». Un responsable a affirmé que 30% de l'électricité sont produits par la vapeur. «700 MW sont produits par gaz et 300 par la vapeur, par des cycles combinés». Il annonce qu'en 2022, «on aura 6 nouvelles centrales».

Le ministre rappelle qu'en 1999, «nous sommes passés d'une production de 6000 MW à plus de 19 000 MW actuellement et le taux de couverture en électricité a atteint 98% sur le territoire national». Le taux de raccordement en gaz était, selon lui, «de 30% en 2000 et atteint aujourd'hui 62% au plan national».

Le PDG de la Sonelgaz a fait savoir pour sa part que «le métier de la distribution, ce sont près de 30 000 agents (soit près du tiers de l'effectif global du groupe) au service de plus de 9,6 millions de clients en électricité et plus de 5,6 millions en gaz, ce sont 9000 électriciens (...) qui veillent sur plus de 339.260 km de réseaux électricité et plus de 4 000 gaziers qui entretiennent sans répit plus de 107.727 km de réseaux gaz (...). Et aussi près de 12.000 commerciaux à travers 52 directions de distribution et 366 agences commerciales dont 61 ont été créées entre 2013 et 2018». Il estime que «durant ces trois dernières années, les infrastructures et équipements énergétiques mis en service, ont permis une puissance additionnelle de 6853 MW avec un renforcement de 75 postes HT de type B et 17 147 postes HTA/BT permettant le transit de l'énergie électrique sur 5 842 km de réseaux THT et 22 249 km de réseaux MT». Sonlegaz qui fête son 50ème anniversaire compte aussi selon lui, «la réalisation de 554 distributions publiques qui ont permis de raccorder 755 738 foyers en gaz, ce qui a fait hisser aujourd'hui le taux de pénétration à 60%.»

Même après avoir introduit de nouveaux services numériques, la Sonelgaz rencontre, selon ses responsables, de nombreuses contraintes «lors de l'exercice de ses fonctions». La première évoquée «la fraude par la réalisation par une personne d'une connexion clandestine ou frauduleuse à un réseau électrique ne lui appartenant pas ; Toute manipulation illicite des comptages de l'énergie ; Toute utilisation de tout procédé visant à réduire en partie ou en totalité l'énergie effectivement consommée». Ils font part aussi de «la rétrocession par toute fourniture d'énergie à un tiers par un client ayant un contrat de fourniture auprès du distributeur (...)». Les pertes de la distribution sont, disent-ils «de l'ordre de 7 536 12 GWh soit 13,28%, la quantité d'énergie fraudée est estimée à 2430 50 GWh, et le préjudice financier à 11.182. 73 MDA; 20 555 plaintes ont été déposées durant les trois dernières années». Ils ont souligné des agressions sur des ouvrages (non-respect des couloirs de servitudes) en affirmant qu' «à fin 2018, nos services ont recensé 14 082 ouvrages électriques agressés et 9 232 autres gaziers». 2 688 atteintes de tiers sur le réseau électrique ont été enregistrées la même année et ont été selon eux, à l'origine de 19% des incidents recensés.

«Il n'y a pas un pays où le réseau électrique est agressé comme en Algérie», a lancé le ministre de l'Energie. Il pense que «plus le consommateur consomme bien l'électricité et le gaz, plus on peut exporter».