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Rejet de déblais sur le domaine public dans les communes côtières: Plus d'une vingtaine de camions mis en fourrière

par R. Boutlelis

  La lutte contre les rejets des déblais et les constructions illicites sur le domaine forestiers se poursuit sans relâche, notamment dans les sites connus pour être des endroits de prédilection pour les rejets de toutes sortes de déchets. Malgré les interventions des services de la direction des forêts, des atteintes au patrimoine forestier sont régulièrement enregistrées au niveau des forêts de la wilaya d'Oran. Outre les constructions illicites érigées sur des pans entiers de la forêt, ces atteintes se manifestent par les rejets quotidiens de déblais et de détritus aux abords des sites forestiers. A ce titre et selon des sources proches de la commission de la daïra de Aïn El Turck, 24 véhicules ont été mis en fourrière au niveau des quatre communes côtières, Aïn El Turck, Mers El Kébir, El Ançor et Bousfer, pour rejets de déblais sur le domaine public ou forestier. Outre la mise en fourrière pour une durée de six mois, des amendes ont été dressées contre les contrevenants.

Selon nos sources, les entreprises étatiques et privées activant dans les travaux publics sont les principaux pollueurs. Il s'agit aussi des sociétés et des entreprises de production ou de services qui ont procédé au rejet et à l'incinération de leurs déchets sans suivre les normes requises en la matière. Toutes sortes de déchets sont jetées dans la nature, à commencer par les matériaux de construction, le plastique, ainsi que d'autres produits toxiques. Les articles 55, 56 et 57 de la loi relative à la gestion, au contrôle et à l'élimination des déchets prévoient des amendes entre 500 et 5.000 DA en cas de rejet et abandon par une personne physique des déchets ménagers et une amende de 10.000 à 50.000 DA pour les industriels, commerçants ou artisans. Le rejet des déchets inertes sur tout site non désigné à cet effet et notamment sur la voie publique est aussi sanctionné par une amende de 10.000 à 50.000 DA. En cas de récidive, l'amende est portée au double.

En plus des rejets qui défigurent ces espaces de détente, les services de la conservation des forêts doivent faire face à la prolifération des constructions illicites à l'origine de l'arrachage de centaines d'arbres. L'année dernière, près de 200 procès-verbaux d'infraction relatifs aux constructions illicites sur le domaine forestier ont été notifiés par la conservation des forêts de la wilaya. La majorité des infractions a été enregistrée dans les zones de la commune de Benfreha, la région de «Rocher», El Hassi et Coca.

Les infractions relevées par les services concernés concernent l'exploitation illégale des terrains forestiers et la réalisation de constructions illicites.

Selon nos sources, les efforts déployés par la conservation des forêts pour préserver ce patrimoine de la déforestation ne sont pas soutenus par les services des communes et des secteurs urbains. A ce titre, il y a lieu de signaler que les actions menées par la conservation des forêts en collaboration avec d'autres services, ces dernières années, ont permis de récupérer plus de 200 sites et la démolition de plus 4.000 constructions illicites à travers l'ensemble du territoire de la wilaya.

Une grande partie de ces constructions ont été démolies au niveau de la forêt dite de «Coca». Concernant la réhabilitation du patrimoine forestier, nos sources signalent que la wilaya d'Oran possède un patrimoine forestier de quelque 44.000 hectares dont 60% se trouvent dans un état dégradé. Dans ce contexte, la conservation des forêts s'est fixé comme objectif la réhabilitation de ce patrimoine par un important programme de restauration et de repeuplement.

D'ores et déjà, les opérations de reboisement ont touché des milliers d'hectares, en parallèle au programme de repeuplement et de plantation d'oliviers sur plus de 800 hectares. A l'intérieur du tissu urbain, il a été procédé, dans le cadre du traitement des boulevards, à la plantation de plus de 20.000 plants (plantations d'alignement). Un second programme a été initié pour la réhabilitation du chêne-liège de la forêt de M'sila.