La grande majorité des rues et
des boulevards du chef-lieu de la daïra se transforment au fil des jours et en
l'absence d'une opération de restauration en de véritables pistes de montagne.
Leur déplorable dégradation, synonyme de la déperdition du cadre de vie, va en
effet crescendo au fil des jours sans pour autant susciter une quelconque
réaction à même d'arrêter le massacre. Au moindre crachin, les carences sont
mises à nu dans les rues et boulevards où le peu de ce qui reste des trottoirs
est squatté par des établissements de commerce où certains gérants n'ont pas
hésité à opérer des extensions illicites. En effet, en plus de cette flagrante
transgression, qui semble avoir encore de beaux jours devant elle, les
chaussées défoncées, tapissées de nids-de-poule et de crevasses, impraticables
par endroits et les crevasses abandonnées par des sociétés sous-traitantes,
exaspèrent grandement la population, notamment les usagers. Ce piteux constat,
qui est à l'origine d'un nombre indéterminé d'accidents de la circulation, est
également relevé sur les routes à grande vitesse, à l'exemple de la double voie
longeant partiellement ladite municipalité. Sur cet important tronçon, les
crevasses obligent les automobilistes à freiner brusquement et ce, avec tous
les dangers que peut provoquer cette manœuvre. Ce déplorable état de fait est
additionné avec le phénomène des ralentisseurs hors normes et autres cordages,
devenus un cauchemar pour les usagers, qui a pris de proportions démesurées,
notamment dans les quartiers essaimés à travers cette municipalité. « A moins
que nos responsables ne se déplacent par la voie aérienne, ils ne peuvent pas
ignorer cette infraction. Nous souhaitons beaucoup qu'ils se réveillent de leur
hibernation et tenter de sauver le peu de qui reste des meubles » a ironisé un
automobiliste du village de Cap Falcon où les rues ressemblent à des pistes
carrossables. Toujours est-il qu'un grand nombre d'automobilistes abordés à ce
sujet, par le Quotidien d'Oran, ont dénoncé de qu'ils ont qualifié « de laisser
faire, qui porte préjudice aux biens d'autrui ». A ce triste état de fait
s'ajoute encore les chaussées détériorées par des travaux. La chaussée de la
rue Melinnette constitue un exemple parfait en termes
de dégradation. Le massacre, qui ne semble à priori pas encore près de cesser, est
vivement dénoncé par les usagers notamment, qui se plaignent des gros dommages
causés à leurs véhicules. Notons que des riverains de la localité de Saint
Germain, domiciliés rue d'Oran et ses trois ruelles transversales ne cessent de
revendiquer le lancement de la deuxième tranche des travaux des chaussées de
leur lieu de résidence. Les mêmes revendications sont formulées par les
habitants de la rue du Maghreb qui débute à hauteur de l'esplanade du 1er
Novembre 1954 pour s'achever à la limite du quartier Saint Maurice, en plein
cœur de la municipalité d'Aïn El Turck.
Ces rues ont, en effet, fait l'objet prés de cinq
mois auparavant d'une opération de décapage dans le but d'être restaurées,
avant que les travaux ne soient subitement suspendus. Une opération de
réfection, avait été lancée avant d'être suspendue dans ces ruelles, sur une
distance globale s'étendant sur 1,100 kilomètre.