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Aménagement du territoire: Une attention particulière pour les régions frontalières

par Yazid Alilat

Le directeur général de l'aménagement et de l'attractivité du territoire au ministère de l'Intérieur, Madjid Ait Saada, a confirmé hier l'élaboration d'études pour le développement social et économique des zones frontalières.

Il a expliqué dans une intervention à la radio nationale que le ministère de l'Intérieur, dans le cadre de ce programme de développement des zones frontalières décidé par le président Bouteflika, a «entamé l'élaboration d'études sur chacune des neuf zones frontalières définies dans le plan national de l'aménagement du territoire». «Quatre études sont en cours d'élaboration pour l'aménagement et le développement des zones frontalières du sud» du pays, a-t-il détaillé, annonçant le lancement au premier semestre 2019 des études pour les zones frontalières du Sahel et des Hauts-Plateaux. Ces études doivent, a-t-il expliqué, passer par trois étapes, la présentation du bilan, l'élaboration d'un plan-programme d'aménagement et de développement, puis la création d'un tableau de bord pour le suivi de ce programme. «L'Etat s'est doté en 2010 d'un schéma national d'aménagement du territoire (SNAT) pour stimuler le développement local, avec neuf schémas territoriaux de développement portant notamment sur 22 schémas directeurs sectoriels, de schémas de développement de wilaya, et de développement de zones spécifiques, dont les Oasis et les zones frontalières». Selon M. Aït Saada, «on doit mettre un programme spécial pour les zones frontalières : il y a 6400 km de tracé frontalier, 12 wilayas concernées et 57 communes. Ce sont des espaces, a-t-il dit, qui posent quelques problèmes de développement par rapport à leur éloignement des grandes métropoles et des bassins de développement». «Nous allons mettre à niveau ces espaces en équipements collectifs et un développement économique qui se fera avec les pays voisins».

Interrogé sur un éventuel retard par rapport à l'ancien programme de développement des Hauts-Plateaux et des zones frontalières et du sud du pays, M. Aït Saada estime qu' «il n'y a pas de retard par rapport au schéma global d'aménagement du territoire».

Mais, «maintenant, on va vers le détail et la mise en œuvre du développement des espaces spécifiques, comme les espaces frontaliers». Et pour sécuriser ces zones, «il faut occuper ces espaces et fixer les populations avec les meilleures conditions de vie», explique M. Aït Saada. «Ce programme va impulser une dynamique économique et sociale à ces régions, comme le développement de la PME-PMI, attirer les investisseurs, et la mise en place d'activités pour les jeunes». Les 12 wilayas frontalières feront partie de ce programme, «selon les spécificités de ces wilayas», dont l'agriculture, le tourisme, les mines, la pêche..., explique encore M. Aït Saada. «C'est une vision multisectorielle concertée», a-t-il souligné. «Les 10 wilayas-déléguées du Sud seront renforcées en attendant de les équiper et mettre des programmes de développement». Car «les priorités d'intervention, affirme t-il, sont le développement socioéconomique, la stabilisation des populations et la structuration des capacités endogènes de développement, notamment par la création de micro-zones, la valorisation de ces zones par le soutien à la PME-PMI, ou l'accompagnement des jeunes diplômées porteurs de projets». Il y a également et surtout «l'inscription de ces zones frontalières dans l'économie transfrontalière», insiste M. Aït Saada. «Les échanges transfrontaliers seront renforcés davantage, et ce seront des échanges bien encadrés».

Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Nouredine Bédoui avait annoncé samedi à l'ouverture des travaux de la rencontre nationale sur le développement des zones frontalières que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait consacré «un programme spécial de développement» en faveur des wilayas frontalières. Le gouvernement sera chargé en ce qui le concerne d'élaborer «dans les plus brefs délais» un programme de développement des régions frontalières, qui sera financé par le Fonds de développement des régions du Sud et la Caisse de solidarité et de garantie des collectivités locales, selon M. Bedoui. Le ministre de l'Intérieur a également fait part de la décision du président Bouteflika de créer dix wilayas-déléguées dans les régions du sud du pays.