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Tébessa: Les carences du secteur de la Santé

par Ali Chabana

Le secteur de la Santé publique de la wilaya de Tébessa a bénéficié, au titre de l'exercice 2018, de 198 postes budgétaires ouvrant la porte devant le recrutement et le renforcement des effectifs. Les postes budgétaires seront répartis entre les nouvelles structures hospitalières de M'henia Benjedda (réhabilitée) et l'hôpital psychiatrique de 120 lits au chef-lieu, qui seront réceptionnées à la fin de l'année en cours.

La wilaya de Tébessa accuse un manque chronique en praticiens spécialisés, en particulier en génécologie obstétrique, cardiologie et chirurgie générale. De même pour ce qui est de la catégorie de médecine générale, là, également, le déficit est constaté dans l'EPH spécialisé mère-enfant Khaldi Azzouz et la clinique chirurgicale Alia Salah à Tébessa ainsi qu'à l'hôpital Mohamed Chebouki à Cheria. D'après le rapport dressé par la DSP, cela est dû en premier lieu au départ volontaire de médecins et leur retour dans leurs wilayas d'origine, conséquence, la couverture médicale s'en fait ressentir, surtout au niveau des services des urgences. En matière de formation de sages-femmes, 45 postes ont été ouverts à l'Institut national supérieur de paramédical à Tébessa pour la période 2016-2018.

D'autre part et selon les rapports établis par les gestionnaires des établissements hospitaliers, les dotations financières allouées demeurent en deçà des besoins exprimés, pour la maintenance et réforme des structures sanitaires, l'acquisition de médicaments, produits pharmaceutiques et matériels médicaux. Citons le cas des services d'hémodialyse dont les prestations coûtent de plus en plus cher, avec l'augmentation du nombre de malades bénéficiaires, ainsi que l'apparition de cas de pathologies rares. Les services de la DSP s'inquiètent aussi du poids des dettes redevables aux fournisseurs privés en médicaments.

Les établissements hospitaliers endettés sont dans l'ensemble soumis à la pression du remboursement des créances, lequel en retour affecte lourdement la gestion. Le secteur nécessite également des dotations financières supplémentaires afin de s'acquitter de ses engagements auprès des services de la distribution d'électricité et gaz, de l'ADE et ceux d'Algérie Télécom. La question est de savoir si tous ces problèmes soulevés par les responsables du secteur de la Santé reviennent au final à l'éternelle problématique de maîtrise des dépenses publiques, des ressources humaines, leur rationalité et leur répartition pour économiser un surplus qui, à son tour, sera exploité pour combler le manque et éluder ainsi les contraintes budgétaires.