Ancien
correspondant de l'hebdomadaire allemand «Die Zeit»
et connaisseur avisé du Moyen-Orient, Michael Lüders
a souligné dans son ouvrage «Ceux qui récoltent la tempête. Comment l'Occident
a plongé la Syrie dans le chaos», publié en 2017, le rôle de l'Occident dans
les violences qui ensanglantent tout le Proche-Orient. Il rappelle, à ce titre,
que le premier coup d'Etat fomenté à l'étranger par la Central Intelligence
Agency (CIA) eut lieu en Syrie en 1949 ! Cela a été confirmé d'ailleurs par
Robert F. Kennedy Junior, le neveu du président John Kennedy, dans son article
«Why the Arabs don't want us in Syria ?» (Pourquoi les Arabes ne veulent pas de nous en Syrie?), publié le 23 février 2016 dans le journal américain
«Politico», où il écrit ceci en préambule : «Les Arabes ne détestent pas nos
libertés, mais ils nous reprochent d'avoir trahi nos idéaux dans leurs pays
pour le pétrole». Ainsi, faisant le parallèle avec la situation actuelle en
Syrie, le journaliste allemand écrit, péremptoire : «Pendant que les seuls
Etats-Unis livraient chaque année pour 1 milliard d'armes sur le champ de
bataille syrien, les sanctions de Washington et de Bruxelles aggravaient les
conditions de vie des Syriens, ce qui amplifierait le mouvement migratoire. Le
revers de la médaille du soutien occidental aux terroristes islamistes est
doublement durable : attentats terroristes et mouvements de migrants-réfugiés».
Dans la même logique, il dénonce les reportages obséquieux et non critiques
diffusés sous contrôle de l'OTAN par les médias occidentaux dominants, lesquels
omettent sciemment ou présentent de manière fallacieuse la réalité de ce qui se
passe sur le terrain de la guerre, tentant de déstabiliser la région au nom des
valeurs occidentales.
Tel est
aussi le constat du colonel français François-Régis Legrier
qui récuse dans son essai «Si tu veux la paix, prépare la guerre», publié en
mai dernier, les illégitimes théories du droit d'ingérence et
l'interventionnisme occidental sous influence américaine. C'est pourquoi il
critique d'une manière acerbe la guerre menée par la France et le Royaume-uni sous la bannière de l'OTAN dans l'opération de l'Harmattan en Libye en 2011 et les bombardements effectués
par les USA, la France et le Royaume-Uni en Syrie, le 14 avril dernier.
Attaques qui violaient, selon lui, l'interdiction du recours à la force définie
par la Charte des Nations unies. L'officier en arrive, comme le journaliste
allemand, à la conclusion suivante: une évolution
pacifique est possible si l'ingérence extérieure occidental s'arrête.