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Violence dans les stades: Le ministère de l'Intérieur installe une commission d'enquête

par Kamel Mohamed

Les actes de violence qui ont marqué les matches MCO-CRB (championnat) et JSK-MCA (coupe d'Algérie) ont fait réagir le ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire qui a mis en place une commission d'enquête pour déterminer les causes de tout ce qui s'est passé.

«Suite aux évènements tragiques survenus récemment dans les stades de football, notamment durant les deux derniers matchs disputés aux stades de Chahid Hamlaoui de Constantine et Chahid Ahmed Zabana d'Oran, il a été décidé de l'installation d'une commission d'enquête chargée d'examiner les causes de ces dérapages dangereux, de définir les responsabilités et de prendre des mesures et des décisions fermes en vue d'en finir avec ce phénomène étranger à notre société», a indiqué le ministère de l'Intérieur dans un communiqué avant-hier.

La réaction du ministère est intervenue suite au silence de la FAF ainsi que la passivité du ministère de la Jeunesse et des Sports qui s'est contenté de subir les événements sans les condamner ou tout au moins appeler les clubs à faire montre de sportivité et de retenue.

La sortie du ministère de l'Intérieur rappelle les années 1990 quand le département de l'Intérieur s'était immiscé dans les affaires du football national et dans l'organisation d'un match de coupe d'Algérie en raison de l'incapacité de la FAF à le faire, sachant que cette dernière souffrait d'instabilité à l'époque.

La FAF d'aujourd'hui souffre d'un déficit intolérable en matière de gestion, aggravé d'une instabilité dont elle aurait pu se passer. Le manque d'autorité de la FAF a amené des dirigeants de club, irresponsables, à attiser la violence. Ces derniers pouvaient bien se taire pour calmer les esprits. Au contraire, ils menacent la FAF de représailles au cas où leurs clubs respectifs seraient sanctionnés. Il n'est pas donc étonnant que le ministère de l'Intérieur fasse le travail de la FAF et enquête sur les événements qui s'étaient produits dans les stades.

La faiblesse de la fédération réside dans l'incompétence de certains membres de son bureau fédéral, d'où cette situation d'impasse dans laquelle se retrouve la fédération.

Le cas du match JSK-MCA relève directement de la responsabilité de la FAF qui n'a pas su gérer la situation avant de se retrouver dépassée par les événements.

Le président de la fédération qui se trouvait en campagne électorale à Tlemcen, en prévision de l'AGO de la FAF du 23 avril, ne semblait pas être concerné par ce qui se passe dans le football national. Pour ce qui est du match MCO-CRB, les déclarations du président du club oranais sont «révélatrices» dans la mesure où il affirme connaitre les instigateurs. En l'absence d'une Ligue de football professionnel avec des structures stables et expérimentées, le directoire chargé de gérer la compétition semble avoir du mal à gérer la situation. En tout cas et compte tenu de ce qui s'est passé, le pire est à craindre pour cette fin de saison qui s'annonce extrêmement difficile. Les stades de football étant devenus un danger de mort pour les spectateurs, ce n'est certainement pas le ministère de l'Intérieur qui va prendre en charge l'organisation des compétitions ! La FAF qui est à l'origine de cette gestion calamiteuse de la compétition, aura prouvé son incapacité à s'acquitter de la plus simple mission dont elle est chargée, à savoir l'organisation des matches de football.