
Une journée d'information et de
sensibilisation sous le thème de « l'immigration vers la mort », a été
organisée, hier, au palais de la Culture Al-Khalifa par le bureau de wilaya de
Constantine de l'Organisation nationale des victimes du terrorisme (ONVT). Tout
le monde s'attendait à rencontrer des témoins, des parents de « harragas » victimes de l'émigration clandestine, voire même
des membres des gardes-côtes ou des autres services
de sécurité qui participent à la lutte pour endiguer ce phénomène qui prend
vraiment une ampleur inquiétante, mais rien de tout cela. « Et c'est ainsi que
tout le monde est resté sur sa faim, après une longue attente de l'arrivée des
conférenciers annoncés comme étant des psychologues et des sociologues qui
allaient animer la conférence.
Finalement, les organisateurs se sont
contentés d'un conférencier appartenant au secteur de l'action sociale et le
représentant de la direction des Affaires religieuses. Ces derniers, en guise
de conférence, ont fait des interventions en parlant de la question d'une façon
tout à fait générale. D'autre part, Mme Flici
Fatima-Zohra, présidente de l'ONVT qui s'était déplacée à Constantine pour la
circonstance, très sollicitée par la presse, a essayé d'expliquer qu'il s'agit
d'une journée d'information et de sensibilisation sur l'émigration clandestine
organisée par le bureau de wilaya de Constantine. « A mon sens c'est une bonne
initiative du bureau de Constantine de l'organisation des victimes du
terrorisme », a-t-elle expliqué. « Très sensible, le sujet est d'une actualité
brûlante », a-t-elle poursuivi en argumentant que les Algériens de toutes les
régions voient chaque jour des jeunes pleins de vie et d'avenir mourir sur des
embarcations de fortune, emportés par la mer, et ce dans leurs tentatives de
rejoindre l'autre rive de la Méditerranée qu'on leur décrit comme un Eldorado.
Et pour ceux qui échappent aux vagues de la mer qui engloutit leurs camarades
et endeuille leurs familles, elle se révèle être un enfer. Et pour s'en rendre
compte il n'y a qu'à entendre ceux qui ont échappé à l'aventure et sont revenus
raconter ce qu'ils ont enduré là-bas. « Il y a des gens qui
disent pourquoi notre organisation s'occupe de ce sujet alors que ses
préoccupations devraient être ailleurs », dira-t-elle, et pour répondre aux
questions des journalistes qui lui ont posé des questions sur la relation entre
les victimes du terrorisme et ceux de la « harga »,
Mme Flici a rétorqué en disant : « C'est un sujet qui
nous touche au plus profond de nous-mêmes parce personne d'autre que nous n'a
vu, à une certaine époque, ses enfants mourir sous les balles assassines du
terrorisme. Nous avons été confrontés à ce phénomène criminel et payé le
prix fort pour notre pays l'Algérie ». De ce fait, a ajouté l'oratrice, « tout
ce qui touche l'Algérie nous intéresse et nous interpelle».