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30e sommet à Addis-Abeba: La corruption au menu de l'UA

par R.N.

Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) se réuniront en sommet les 28 et 29 janvier dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, pour débattre de plusieurs sujets qui concernent l'organisation panafricaine, à leur tête, la sécurité, le développement et la lutte contre la corruption, un phénomène qui plombe les économies du continent. «Vaincre la corruption : une option durable de transformation de l'Afrique, est le thème retenu pour cette 30ème Session Ordinaire de la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement dont les travaux du Conseil exécutif ministériel ont débuté jeudi. Les dirigeants africains devront discuter des moyens de renforcer la coopération dans divers domaines notamment sécuritaire et économique afin de réaliser les objectifs de paix et développement inscrits dans l'agenda 2063.       

Parmi les questions qui seront débattues, figurent la lutte contre la corruption, un phénomène qui a freiné les efforts de développement à l'échelle du continent et a fortement plombé les économies des Etats membres qui malgré les mesures prises n'arrivent pas à endiguer le fléau.

La corruption prive l'Afrique de près de 50 milliards de dollars chaque année, a indiqué jeudi à Addis-Abeba le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, affirmant que le combat contre ce fléau doit être global en 2018. Intervenant lors de la 32e session ordinaire du Conseil exécutif de l'UA, il a indiqué que «le rapport du Panel Mbeki montre que la corruption, couplée avec les flux financiers illicites, prive chaque année l'Afrique d'à peu près cinquante (50) milliards de dollars US», relevant que toutes les nations africaines «sont concernées, d'une manière ou d'une autre, à des échelles plus au moins grandes» par ce fléau. Selon le président de la Commission de l'UA, les chiffres établis par des experts, les ressources détournées par la corruption en Afrique «peuvent, si elles sont investies, suppléer le recours à l'assistance extérieure». Pour lutter contre ce mal qui ronge les sociétés africaines, les Etats membres ont adopté plusieurs lois anti-corruption, tout en procédant à la ratification des conventions internationales, en plus de la création d'organes de lutte contre la corruption qui sont accompagnées de mesures coercitives et punitives. Les pays africains en renforçant la coopération multilatérale veulent se donner les moyens de combattre ce phénomène en adoptant plusieurs mesures notamment en veillant à ce que les mécanismes de contrôle dont le cadre institutionnel de lutte contre la corruption, les lois bien faites et des institutions bien conçues aient les capacités d'œuvrer sur le terrain en toute impartialité et transparence. D'autres sujets concernant à l'économie, le développement seront aussi abordés par les dirigeants africains qui accordent une grande importance aux projets socio-économiques de l'organisation notamment dans le cadre de l'agenda 2063.

Les Africains se sont fixé comme objectif de renforcer la coopération sur le continent afin d'encourager l'intégration des pays notamment en travaillant en faveur de la libre circulation des personnes et des biens pour impulser une nouvelle dynamique aux échanges entre Etats. Lors du précédent sommet, les chefs d'Etat ont fait le point sur l'état d'avancement de l'Agenda 2063 de l'UA. L'une des questions qui a particulièrement retenu l'esprit, c'est la mise en place de la Zone de libre-échange continentale (ZLEC), un chantier qui permettra d'instaurer un marché unique de 1,3 milliard de consommateurs et au sein duquel les produits circuleront et s'échangeront librement. Le président du Niger, Mahamadou Issoufou, qui a été chargé par ses homologues de chapeauter ce chantier au nom de l'organisation. Selon les estimations de l'UA, ce libre échange permettra, d'ici 2021, de doubler la part du commerce interafricain de 14 à 28% ce qui correspond à un gain annuel de 35 milliards de dollars pour le continent alors que jusque-là le commerce intra-africain ne représente que de 10% de ses échanges. Le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, a quitté hier Alger à destination d'Addis-Abeba où il représentera le président de la République aux travaux du 30ème Sommet de l'UA et à d'autres réunions panafricaines, a indiqué un communiqué des Services du Premier ministre.