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Ils préfèrent la rue aux foyers d'accueil: 70 SDF pris en charge quotidiennement par les services sociaux

par J. Boukraa

La population se prémunit contre la rudesse du temps, à sa manière, et chacun selon ses moyens. Mais il est une catégorie pour qui l'épreuve de la saison hivernale est un vrai supplice. Il s'agit de la communauté des sans domicile fixe. Dans ce cadre, la direction de l'Action sociale (DAS) a relancé des opérations de ramassage des personnes sans domicile fixe (SDF), des malades mentaux et des enfants, en raison de la vague de froid qui s'est abattue sur la ville. Le ramassage des SDF, qui seront placés provisoirement à Diar El-Rahma de Misserghine, permettra d'assurer aux sans-abri, dont le nombre ne cesse d'augmenter, un repas chaud durant cette période de froid.

Près de 70 SDF sont pris en charge chaque jour. Le nombre des personnes sans domicile fixe a connu une hausse dans la wilaya d'Oran.. Cependant, aucune personne ne connaît, avec exactitude, le nombre de ces SDF (dont des femmes et des enfants) qui végètent un peu partout sur le territoire de la wilaya. Le calvaire de cette frange de la société s'accentue en hiver, à cause du froid et de la faim. Ils viennent de toutes les régions du pays à la recherche d'une vie meilleure ou tout simplement pour fuir un environnement familial ou social hostile. Toutefois malgré ces campagnes, le nombre de ces personnes ne cesse d'accroître. Le phénomène s'aggrave, surtout quand ces personnes exploitent des enfants et des bébés pour faire la manche. Les SDF ne peuvent pas rester à Diar El-Rahma car ils se sentent prisonniers et ne supportent pas la discipline imposée. Ils ont également posé le problème de la promiscuité. Selon leurs témoignages, Diar El-Rahma regroupent des personnes de tous genres dans les mêmes conditions. Ne se sentant pas à l'aise dans ces établissements, les SDF préfèrent la rue et la liberté pour ne pas subir la promiscuité, même s'ils mettent leur vie en danger à cause de l'insécurité de la rue.

D'autre part, pour protéger cette frange, le bureau de l'Action sociale de la commune d'Oran procède à leur ramassage. Ceci dans le but de leur assurer et le repas et le toit durant cette période de froid. Cette opération est effectuée régulièrement en collaboration avec les services de l'ordre public. Près de 70 personnes sans domicile fixe ont été ramassées durant le mois d'octobre. Certains de ces SDF ont été transférés vers leur wilaya d'origine, d'autres ont été placés au niveau des centres d'accueil d'Oran ou au niveau de l'hôpital psychiatrique. Cette couche sociale, constituée d'adultes et d'enfants, car il y a même des familles, préfère continuer à vivre dans la rue, que d'être hébergée dans des foyers d'accueil, malgré les efforts fournis par la DAS, pour leur apporter le confort et la stabilité, en les dirigeant vers ces établissements (Diar El-Rahma).

Après le «ramassage», une commission multisectorielle se rendra le lendemain matin au centre pour étudier les dossiers des SDF et décider des mesures à prendre. Entre autres mesures prévues, le renvoi des SDF dans leurs wilayas d'origine et le transfert des malades mentaux à l'hôpital psychiatrique de Sidi Chami pour ne garder que les véritables personnes dans le besoin. Le SAMU social d'Oran a lancé auparavant un appel pressant à l'intention des citoyens en général et les comités de quartier en particulier afin de les aider dans une nouvelle opération de «collecte» de sans domicile fixe à travers la wilaya d'Oran.

Dans cette optique, un numéro vert est mis en service incessamment afin de permettre aux Oranais d'informer le SAMU de la présence des SDF pour ainsi les prendre rapidement en charge.