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MC Oran: Des erreurs fatales

par Adjal L.

Généralement, une équipe se contente souvent d'un nul à l'extérieur. Vendredi, à Tizi Ouzou, ce n'était pas le cas pour le MCO qui a perdu deux points alors qu'il avait la victoire (presque) dans la poche, en menant par trois à zéro, face à une JSK il est vrai hors du sujet en première mi-temps. En outre, les mouloudéens, au jeu collectif bien élaboré, se sont créé plusieurs occasions gâchées par excès de précipitation, sans oublier le pénalty raté par Gharbi Franchement, il y a de quoi ressasser des regrets après une telle rencontre. En effet, en seconde période, les Oranais furent la plupart du temps méconnaissables, laissant l'initiative à leurs adversaires qui réussissent une «remontada» mémorable, pressant les visiteurs jusqu'à la fin de la rencontre.

Comment expliquer un tel fléchissement ? Est-ce que les coéquipiers de Natèche ont cru que le sort du match était scellé après le troisième but ? Est-ce qu'ils ont mésestimé leurs adversaires il est vrai très fragiles en défense avec un gardien, Boultif, peu sûr dans ses interventions ? Ont-ils trop compté sur la classe de leur gardien et capitaine Natèche ? Il y a peu de tous ces paramètres. Il faut dire que, recadrés par leur entraîneur Aït Djoudi, les Canaris ont entamé la seconde période avec une rare détermination, appliquant à la lettre la principale consigne de leur entraîneur, à savoir opter pour le jeu en profondeur qui a mis à mal les défenseurs oranais, trop statiques à notre avis et qui furent souvent débordés par ce jeu vertical, n'osant pas appliquer la mise hors jeu les attaquants locaux en remontant vers la ligne médiane. Ils ont réclamé à juste titre le hors-jeu sur le premier but de Djabout, l'arbitre commettant une erreur en cette circonstance.

Motivés par cette réalisation, les poulains de Aït Djoudi n'ont cessé de harceler la défense oranaise qui, pressée dans son camp, a craqué à deux reprises, malgré la vigilance de Natèche. Dans les vestiaires, deux sons de cloche ont résonné. Aït Djoudi, auteur d'un bon coaching en seconde période, estimait que son équipe méritait un quatrième but. De son côté, Bouakaz, tout en regrettant les occasions et le pénalty ratés, s'est estimé satisfait du point ramené de Tizi Ouzou. Tout le monde connaît les conceptions du technicien tunisien. C'est un adepte de l'offensive, même sur terrain adverse. C'est fort louable, et nous le rejoignons dans ce choix, mais certains observateurs ont estimé qu'à certains moments et dans certaines rencontres, il faudra faire preuve, sinon de réalisme, du moins d'une prudence tactique. Sinon, ce sont des retournements de situation comme celui dont fut victime son équipe vendredi.

En tout cas, beaucoup de fans mouloudéens estiment que leur équipe pouvait l'emporter par un score sans appel, sans les fautes commises en seconde période. C'est au coach Bouakaz de tirer les enseignements de cette mésaventure. Sans vouloir donner des leçons, nous estimons que Bouakaz n'intervient pas souvent pour recadrer certains de ses poulains qui gardent le ballon plus que de raison. Le bon joueur est celui qui lâche le ballon au moment opportun, afin que l'équipe bénéficie de ses services car certains éléments ont tendance à oublier que le football est un jeu collectif agrémenté par des actions individuelles lorsque la nécessité se fait sentir.