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Depuis que
l'annonce a été faite par l'entourage de Donald Trump
qu'il prononcera mercredi une allocution pour déclarer Jérusalem capitale «
indivisible » de l'Etat d'Israël et le transfert qu'elle implique dans cette
ville de l'ambassade américaine, les autorités sionistes multiplient les
déclarations exprimant leur satisfaction de ?'l'historique» décision qui va
être rendue publique. Par contre, partout ailleurs dans le monde, passée la
sidération provoquée par l'intention prêtée au président américain de bousculer
unilatéralement les lignes dans le conflit israélo-palestinien, en prenant
l'initiative d'un plan de paix qui ignore la revendication centrale
palestinienne sur Jérusalem et les mises en garde ses sont multipliées alertant
la Maison Blanche qu'une telle décision ajoutera irrécusablement du chaos au
chaos en Palestine et dans toute la région. Les désapprobations qui se
manifestent contre le projet de Trump n'émanent pas
que des « amis » de la cause palestinienne. Les Européens, pourtant alliés
complaisants de l'Amérique et assez peu portés à rendre publiques leurs
divergences avec elle, ont quasi unanimement joint les
leurs à celles venues d'ailleurs. Jamais convergence internationale flétrissant
une initiative américaine ne s'est déclarée depuis les débuts du conflit
israélo-palestinien fripant autant que celle à laquelle l'on assiste, faisant
apparaître les Etats-Unis isolés diplomatiquement et moralement. Il peut
paraître que l'indignation même universelle ne va pas empêcher le président
américain d'officialiser sa décision. Elle exprime en revanche que la
communauté internationale s'éveille à la conscience que les Etats-Unis ne sont
plus le leader mondial de qui attendre les bonnes solutions aux conflits dont
la région du Moyen-Orient et d'autres sont le théâtre.
Apeurés par la sourde ébullition provoquée au sein de leurs opinons respectives par la déclaration annoncée de Trump sur Jérusalem, les Etats arabes et musulmans affichent la détermination de ne pas se soumettre au fait accompli qu'elle induit. Pour autant que l'on ne peut se fier à leur résolution s'ils expriment d'une manière solidaire et coordonnée leur condamnation de la décision américaine, cela aura pour effet de décrédibiliser le plan de paix américain dont elle est l'une des clauses. Leur attitude donnerait en tout cas toute justification aux Palestiniens à sortir du processus de paix d'Oslo pour lequel ils ont accepté de renoncer à la résistance radicale contre l'occupation d'Israël en échange de concessions formelles qui n'ont en rien transformé leur état de peuple asservi. Pour peu aussi que la communauté internationale édifiée par la tromperie américano-israélienne à l'égard de ces Palestiniens dont la décision annoncée de Trump n'en est que plus éclairante pour elle. Ne se drape pas dans le rôle du faux pompier en demandant encore une fois à ces derniers d'aller à d'inacceptables compromis. Si l'embrasement redouté que fait planer la décision américaine sur Jérusalem se produit, ce n'est pas à la victime de celle-ci, le peuple palestinien, qu'il fraudra s'en prendre mais à celui qui l'a décrétée. |
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